The author approaches different experiences of confinement in adolescence by way of a clinical situation and several operas. He examines the unique path of Bérangère, sequestered by her mother, and of Pamina, captive of the Queen of Night; also of Siegfried, prisoner of Mime and Tannhäuser and detained by the goddess Venus. These four situations are an invitation to different variations of the reordering of imagos that precedes the investment of substitute objects.
L’auteur aborde différents vécus de claustration à l’adolescence à partir d’une situation clinique et de plusieurs opéras. Il examine les trajectoires singulières de Bérangère, séquestrée par sa mère, ainsi que de Pamina, captive de la Reine de la Nuit ; puis Siegfried, prisonnier des griffes de Mime et Tannhäuser, retenu par la déesse Vénus. Ces quatre situations invitent à diverses déclinaisons du réagencement imagoïque qui précède l’investissement d’objets substitutifs.
Resituating remorse in relation to the scopic drive and maternal castration, in line with the work of Bonnet (Remorse. Psychoanalysis of a Murderer), this paper attempts to determine the evolution of this affect, and especially its involvement in the process of adolescence. The hypothesis that remorse, as anxiety of fright, can under certain conditions push one to act, will be developed, using the case of a patient who committed a motiveless murder in late adolescence. By reconstructing the childhood and adolescence of this patient, we will emphasize how hatred and infantile remorse coming from the earliest mother-child relations will be contained in adolescence only by self-destructive responses, pathological wanderings, drug abuse … These solutions rendered invalid by the impasse of puberty will lead the subject, “ haunted ” by maternal imagos, to the murderous act.
Resituant le remords en lien avec la pulsion scopique et la castration maternelle, selon les travaux de Bonnet (Le remords. Psychanalyse d’un meurtrier), cet écrit tente de cerner l’évolution de cet affect, et notamment son intrication dans le processus de l’adolescence. L’hypothèse que le remords, en tant qu’angoisse d’effroi, peut sous certaines conditions, pousser à l’acte, sera développée, s’étayant sur le cas d’un patient ayant commis un meurtre immotivé en fin d’adolescence. Au travers de la reconstruction de l’enfance et de l’adolescence de ce patient, il s’agit de souligner comment la haine, les remords infantiles issus des relations précoces mère-enfant ne seront contenus lors de la période adolescente que par des réponses autodestructrices, errances pathologiques, toxicomanie… Ces solutions invalidées par l’impasse pubertaire mèneront le sujet, “ hanté ” par les imagos maternelles, jusqu’à l’acte meurtrier.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7