À partir d’une recherche sur les représentations du vin chez les jeunes adultes, nous avons été amené à envisager la question de la filiation et notamment le rapport à la fonction paternelle dans une dynamique trans-générationnelle. En proposant des entretiens cliniques ayant pour seule consigne : « Racontez-moi votre histoire personnelle du vin », les sujets rencontrés ont associé le signifiant « vin » à des problématiques inattendues. Ainsi, penser le vin revient bien souvent à penser le père et par là même, la mère. Le cas de Lucien montrera alors comment, par le jeu transférentiel, l’entretien clinique de recherche a pu permettre au sujet la mise en mots d’une histoire familiale traumatique.
Archives par mot-clé : Marion Haza
Marion Haza, Pascal-Henri Keller : scarifications chez l’adolescent suicidaire : une tentative pour penser ?
Les scarifications de l’adolescent posent des questions concernant ses limites physiques et psychiques, limites entre son espace interne et son espace externe. Mais elles interrogent aussi le narcissisme et la représentation du corps. À l’aide d’entretiens réalisés auprès d’adolescents suicidants, le présent travail approche la mise en scène dans le réel de la conflictualisation psychique. Grâce aux scarifications, les adolescents parviennent à symboliser des frontières dans l’espace, dans le temps et dans leur relation aux autres. Seul l’après-coup permet un travail psychique et la remise en route de « l’appareil à penser ».
Solène Aubertin, Marion Haza : temporalités autistique, adolescente et virtuelle : à la croisée de trois mondes.
Le virtuel est souvent décrié comme un nouvel objet d’addiction pour les adolescents. Nous aborderons ici le point de vue selon lequel cet outil favoriserait l’élaboration de la capacité dépressive avant une mise en « Je » dans le réel. Écran et corps du sujet, l’ordinateur serait un premier lieu de symbolisation afin d’accéder à une véritable subjectivation. Amenant dans un autre espace et dans un autre temps, le virtuel permettrait d’aborder autrement la question de la temporalité relative à la problématique de la perte. La perte de l’objet engendrant l’avènement du « Je », de quelle manière le virtuel peut être un nouveau lieu d’appropriation de l’absence ? Comment peut-il permettre le passage d’une intemporalité à une atemporalité ? Cette idée sera éclairée par le cas d’un jeune autiste comme archétype de la question de la perte ainsi que de celle du passage de l’imaginaire au réel.
Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 417-427.
Marion Haza : the « mystical animal ». puberty entrance and psychotherapy*
The instinct peculiar to puberty acts in the therapy, in a brutal, harsh and unsymbolized way. The acting out is generated by the emergence of new instinctual feelings, still not elaborated nor integrated to the Self. The creative ability of the adolescent, carried on by the clinician, enables to sublimate the puberty violence and find a way of clearing other than instinctual or sexual. Here, it is the « Mystical Animal » which will come and symbolize the entrance to puberty and its investments.
revue Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 747-763.
Manon Rivière, Marion Haza : d’un fantasme de gémellité à une anorexie mentale : psychopathologie du double
Partant du suivi thérapeutique individuel d’une jeune patiente de treize ans, Clémentine, nous explorerons les retentissements que peut avoir un lien sororal trop fort, et la façon dont il s’avère parfois être un frein au processus de séparation-individuation. Porté à son comble dans le fantasme de gémellité, il en découle un Moi aux contours imprécis, et une poursuite de la relation potentiellement délétère pour un sujet au narcissisme fragile. Indifférenciation des corps et des appareils psychiques, l’anorexie vient faire éclater cette bulle spéculaire, lorsqu’un seul des sujets atteint une puberté physiologique. Dans l’espace de séparation physique et psychique qu’offre le cadre de l’hospitalisation, les entretiens cliniques nous éclaireront sur les modalités de ce passage d’un double vers un soi, et nous aideront à réfléchir sur les enjeux et les limites de la mise en place d’un travail de subjectivation.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 27-36.