Adrien est un adolescent meurtri par une enfance douloureuse, sans père. Il va, au décours de sa psychothérapie et à travers le football, véritable objet de désir, découvrir des traces inconscientes de son histoire, « un » père et sa place de sujet qui advient, en établissant avec ses discours du lien social.
Certains adolescents ne parviennent pas à prendre leur place dans la filiation. Ils restent dans une position d’enfant presque asexué dans des familles proches de la horde primitive, où règnent la violence, la haine et la passion. Les places de chacun ne sont pas repérées et l’inscription dans l’ordre symbolique ne se fait pas. À travers deux vignettes cliniques, et avec une dialectique principale “ père-fils ”, l’auteur aborde cette question, postulant que la transmission filiale ne peut se faire que si un père a pu prendre sa place de fils au préalable. Sans cela, il ne peut donner à son propre enfant de place de fils, ou de fille, l’enjeu d’être parent étant pour lui insupportable. Les situations cliniques mettent en avant les difficultés rencontrées pour accéder à ces places quand la fonction paternelle n’est pas portée par les parents et que les limites sont débordées. Les problématiques rencontrées se traduisent par une confusion des générations où violences physiques et sexuelles se rejoignent, ou encore par le rejet massif d’un fils imparfait par son père. Le jeu se fait entre une attente d’un idéal et une vie imparfaite déniée parce qu’elle viendrait signifier un manque.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7