L’écrit littéraire adolescent constitue un riche support identificatoire pour le lecteur du même âge. Les auteurs adolescents qui ont poursuivi et amplifié leur créativité à l’âge adulte fournissent une identification constructive, sur fond de subjectivation réussie du processus pubertaire, mais ceux qui n’ont écrit qu’à cet âge suscitent une fascination intense chez les jeunes lecteurs qui tendent à dénier la réalité du pubertaire. Le collage sans distance à l’œuvre ou à l’auteur peut être alors le signe d’une issue mentale catastrophique – potentielle ou avérée – de la crise d’adolescence. L’observation de Jean-Marie, dix-sept ans et “ fan ” tant des poèmes que de la vie de Rimbaud, illustre en détail cette occurrence problématique.