El autor estudia las manifestaciones y el papel de la experiencia estética, afectos y representaciones, como substituto y complemento, en caso de insuficiencia, de los « dobles » que a guisa de « contenedores » apuntalan y garantizan la elaboración pubertaria y postpubertaria de la identidad. A ese respecto, considera que la experiencia estética constituye un receptáculo alterno privilegiado para las angustias identitarias más reacias al tratamiento, proporcionando, en los límites mismos del Yo, entre el afuera y el adentro, un status específico a la inquietante extrañeza, inscrito en una parte de la realidad asumida según una modalidad perceptiva.
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Jean Guillaumin : y a-t-il une post-adolescence ?
L’auteur soutient dans cette étude que la post-adolescence, structurellement nécessaire au devenir de l’être humain (quoique différemment traitée, niée, inhibée, captée ou laissée à elle-même selon les sociétés), est une phase spécifique du devenir de l’individu. Franchement distincte, pour peu qu’on y prête attention, et de l’adolescence, dont elle n’est pas une sorte de traîne, et de la maturité dite adulte, elle a ses propres critères et limites. La post-adolescence a un commencement, plus ou moins repérable mais certain : il correspond à la mise à mort désormais sans espoir, par l’effet psychique des conquêtes corporelles et mentales qui accompagnent l’adolescence, des objets parentaux idéalisés, naguère intériorisés sur un mode incorporatif par la latence anté-pubertaire. Elle a une économie propre dont les processus sont bien particuliers (et très observables dans notre culture), et un but inconscient précis : il s’agit d’une sorte de deuil qui peut aussi être considéré comme une forme originale de latence ordonnée à l’introjection profonde des objets parentaux perdus, maintenus sous contrôle à la périphérie du Moi par des mécanismes et comportements sociaux remarquables qui ne relèvent de la pathologie que lorsqu’ils décompensent. Enfin la post-adolescence a aussi un terme, souvent assez rapide même quand elle a été longue (elle peut s’étendre sur près d’une décennie dans notre civilisation) : ce terme exige l’entrée d’impacts traumatiques nouveaux mais d’un genre au total banal et inévitable, liés à diverses situations violentes conjoncturelles, au décès de parents ou de proches, ou aussi parfois à des cristallisations amoureuses. Ces impacts traumatiques ont pour fonction en quelque sorte « naturelle » de remettre en cause le suspens intrapsychique imposé aux objets perdus, et d’ouvrir la voie à des introjections décisives. La prise en compte de la spécificité et des exigences propres de la post-adolescence apparaît à l’auteur de la plus grande importance dans le tournant que prend aujourd’hui notre culture. Cela, bien que beaucoup de questions continuent de se poser sur les rapports de cette phase du devenir avec le déroulement de l’histoire antérieure et des crises de vie ultérieures du sujet.
Jean Guillaumin: Expérience esthétique et identité à l’ adolescence
L’auteur étudie les manifestations et le rôle dans l’adolescence de l’expérience esthétique, affects et représentations, comme substitut et complément, en cas de défaillance, des « doubles » à valeur de « conteneurs » qui étayent et garantissent l’élaboration pubertaire et post-pubertaire de l’identité. Il considère en ce sens que l’expérience esthétique constitue un réceptacle de recours privilégié pour les angoisses identitaires les moins traitables, donnant, aux limites-mêmes du Moi, entre dehors et dedans, un statut spécifique à l’inquiétante étrangeté au sein d’une part de la réalité investie sur le mode perceptif.