L’auteur se propose de remplacer le terme de pré-puberté par celui de presque-pubertaire, se référant simultanément aux travaux de Gutton et de Jankélévitch. Cette formulation semble en effet plus appropriée pour témoigner de la dynamique particulière engagée à cette période. Plus vraiment enfant, pas encore adolescent, le sujet de cet entre-deux est plus que jamais confronté à la question de l’être dont l’expression fondamentale reste l’insaisissabilité du devenir. L’advenir d’un presque-rien qui le sépare du mouvement pubertaire tend à cristalliser l’expression d’une interrogation continue sur l’évidence d’une existence à jamais naissante.
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Vincent Cornalba : je, net et tchatche
Le statut de la parole, à l’orée de l’adolescence, traduit le mouvement identitaire contradictoire à partir duquel se construit le Je. L’identité idem et l’identité ipse constituent les deux pôles à partir desquels s’énonce la certitude d’une définition subjectale. Un Je que l’adolescent interroge en bousculant les règles du langage, mais aussi en se choisissant des procédures particulières auxquelles les nouveaux modes de communication lui permettent de donner forme.
À partir d’une séquence clinique, l’auteur parcourt les conditions de ce travail identitaire à l’adolescence. Il est, par essence, autoconstruction. L’auteur insiste finalement sur l’importance d’un « aller sans but » psychique dont la thérapie analytique apparaît comme la matrice naturelle.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 971-982.