Using a case coming from an evaluation and several examples, the author discusses the difficulty of making interpretations to adolescents. The seriousness of the problems is more indicative of the adolescent processes taking place than of full-blown pathology. It requires the therapist to be rigorous and prudent in his interventions and interpretations.
Transferences in adolescence are not just regressive and infantile, but also progressive and pubertary. The puberty traumatic economy requires some time to construct an intermediary space out of a shared narrativity that transforms non-figurable pubertary experiences into scenarios that can be shared. The adolescent’s narratives are revisited as creations not to be interpreted as such, at least not at first. The analyst’s constructions upon this intermediary narrative object leave open the possibility of a narrative revisiting, found-created by the adolescent, without having to pronounce on its origin, in a game of active mastery for him. This phase is necessary to assure a subjectivizing narrative identity. The risk of a splitting of narcissistic and objectal transferences, and of an avoidance of « classical » interpretive work, is highlighted. The work of construction implies in the analyst a counter-transference work on the adolescent in the analyst and on his « adolescent sexual theories ».
L’auteur expose à la faveur d’un cas issu d’une évaluation et de plusieurs exemples, la difficulté des propos interprétatifs avec les adolescents.
L’importance des troubles signent davantage des processus adolescents eux-mêmes en cours, qu’une pathologie avérée. Elle contraint le thérapeute à la rigueur et à la prudence lors de ses interventions et interprétations.
Les transferts à l’adolescence ne sont pas que régressifs et infantiles, mais aussi progrédients et pubertaires. L’économie traumatique pubertaire requiert un temps de construction d’un espace intermédiaire à partir d’une narrativité partagée transformant les éprouvés pubertaires non figurables en scénarios partageables. Les récits de l’adolescent sont repris telles des créations à ne pas interpréter en soi, du moins dans un premier temps. Les constructions de l’analyste sur cet objet narratif intermédiaire laissent ouverte la possibilité d’une reprise interprétative, trouvée-crée par l’adolescent, sans avoir à statuer sur son origine, dans un jeu de maîtrise active pour celui-ci. Ce temps est nécessaire pour assurer une identité narrative subjectivante. Le risque d’un clivage des transferts narcissiques et objectaux, et d’un évitement du travail interprétatif « classique » est souligné. Le travail de construction implique chez l’analyste un travail contre-transférentiel sur l’adolescent dans l’analyste et sur ses « théories sexuelles adolescentes ».
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 1027-1037.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7