Dans cet article les nouvelles formes de contradiction-conflits résultant des changements relatifs à la perception des limites que rencontrent de nos jours les psychanalystes dans leur pratique, sont envisagées du point de vue des notions de travail du négatif et de subjectivation, à partir de cas cliniques présentant à la fois des fonctionnements névrotiques et cas-limites. L’accent est mis sur l’importance de la rencontre avec l’adolescent dans l’adulte, ainsi que sur la nécessité d’analyser après-coup dans les cures d’adultes, la mise en place lors de l’adolescence de systèmes défensifs spécifiques empêchant l’accès aux détresses infantiles primitives. L’hypothèse d’un trouble précoce de l’identification primaire aux fondements de ces fonctionnements amène à souligner l’importance de la reconnaissance par l’analyste de ses propres résistances à son implication subjective dans la rencontre analytique et, à partir de là, à envisager les modalités de l’interprétation et du dispositif. La présentation d’un cas de “ psychanalyse de face à face ” tend à montrer que les nécessaires aménagements de la technique, ainsi qu’un rapport bien problématisé à la théorie, rendent possible un vrai travail psychanalytique avec les patients souffrant de fonctionnements limites.
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Ignacio Melo : notes de lecture sur « constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé » de d. hirsch
À partir d’une lecture de D. Hirsch sur « Constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé » l’auteur développe l’idée d’une forme de construction particulière au travail analytique avec les adolescents, qui fait face aux clivages fonctionnels des régimes de fonctionnement tout autant qu’aux contenus qu’ils véhiculent.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 1039-1049.
François Richard : discussion 1
L’auteur dégage les axes originaux de la présentation clinique de Kari Hauge : la combinaison d’une technique d’aménagement de la régression de la jeune adolescente comme dans une cure d’enfant, avec une technique de la rencontre basée sur la spécificité de la dimension adolescente – la formulation d’interprétations portant à la fois sur les contenus inconscients et la relation actuelle entre la patiente et l’analyste. Cette pratique permet une élaboration des complexes œdipiens infantiles réactualisés par l’adolescence tout en facilitant une reprise des processus de subjectivation, une fois les besoins de dépendance reconnus.
Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.
François Richard : ce que la rencontre avec l’adolescent apprend au psychanalyste
La psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ? Deux points de vue sont réfutés, celui qui considère l’adolescence comme le moment du refoulement après-coup et celui qui s’effraie d’un risque de flambée pulsionnelle en situation clinique duelle. L’histoire des élaborations théoriques sur l’adolescence introduit à une conception de la rencontre entre le psychanalyste et l’adolescent susceptible d’éclairer la pratique psychanalytique avec l’adulte.
La méthode freudienne d’interprétation du conflit pulsionnel et du transfert est applicable avec l’adolescent, ce que démontre le traitement d’une jeune adolescente présentant des troubles anorectiques et addictifs. Les fonctionnements limites y correspondent à des défenses projectives contraphobiques, le refoulement étant recouvert par le clivage.
Des hypothèses sont avancées sur les pathologies actuelles de l’adolescent et du jeune adulte (recours paradoxal à des formes d’excitation à visée désexualisante, externalisation de l’intériorité psychique) dans un contexte de « malaise dans la culture ».
Adolescence, 2011, T. 29 n°2, pp. 245-270.
Anna Maria Nicolò : soigner les adolescents difficiles. notes sur quelques changements dans la technique
Il existe une spécificité du travail avec les adolescents, qui nécessite un aménagement du dispositif analytique classique. À partir d’études de cas d’adolescents difficiles, en situation de breakdown et de rupture de développement, l’auteur développe et illustre cette notion d’aménagement de cadre. Elle interroge la place de l’interprétation, sa spécificité dans le travail avec les adolescents, et l’intérêt de coupler le travail interprétatif avec d’autres outils pour aider le sujet à accéder à l’historicisation de ses vécus traumatiques.