Le psychodrame psychanalytique de groupe, dans les pathologies narcissiques et psychotiques à l’adolescence, favorise par le jeu le déclin de l’omnipotence au profit de l’ambiguïté. Il ouvre ainsi la voie vers la transitionnalité. Dans cet article est rapportée une séance de psychodrame de groupe au cours de laquelle des agirs incestuels et meurtriels tentent d’être contenus et figurés. Les enjeux thérapeutiques face à cette haine meurtrière sur l’objet-psychodrame sont discutés.
Si les automutilations rendent compte de stratégies paradoxales pour faire taire les excitations pubertaires à l’adolescence, elles viennent aussi témoigner de tendances traumatophiliques à l’œuvre dans un contexte de filiation narcissique. L’histoire du cas de Théo nous montre l’importance qu’il y a à reconnaître les liens d’interdépendance entre les parents et le jeune adolescent face à ces enjeux transgénérationnels. En effet, la problématique sous-jacente dans ces conduites ne semble pouvoir s’élaborer que dans la mise en perspective des tensions traumatiques qui fondent l’indifférenciation et la violence dans les liens intergénérationnels.
Sylvie, une adolescente suivie en Hôpital de Jour, est dans une préoccupation exclusive des morts. Ceci ne serait pas le signe d’un processus de deuil en cours d’élaboration, ni même d’un lien mélancolique avec un objet déjà perdu, mais témoignerait de l’inclusion cryptique d’un deuil traumatique non élaboré à la génération précédente. Cette inclusion génère un lien incestuel dans la famille que Sylvie tente, au travers de ses questionnements obsédants sur les morts, de métaboliser.
Avec Meurtres dans la famille, Florian Houssier analyse la nécessité du lien originaire entre l’infanticide, le parricide et le fratricide, désirs inconscients qui constituent les éléments organisateurs et subversifs du lien familial propres à astreindre l’adolescent à en élaborer la fonction transformatrice.
Cet article aborde certains aspects de la fantasmatique de Thérèse de Lisieux lors de sa préadolescence et de sa puberté. Il met à jour des conflits psychiques marqués par la mort et la violence, de même que par la force des affects œdipiens et par une impossible sexualité. Il cherche à montrer que, si la réalité psychique de la « petite Thérèse » est loin de correspondre à l’image édulcorée que l’on s’en fait habituellement, elle ne révèle pas moins la qualité du travail des pulsions de vie et la force d’un remarquable processus de maturation qui sut transformer progressivement une organisation psychique pathologique et mortifère en une dynamique tournée vers la vie.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 667-684.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7