À partir d’une clinique auprès d’adolescents en Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS) qui confronte à la non-demande en même temps qu’à une modalité de lien aux prises avec la séduction narcissique, l’incestuel et la toute-puissance, nous interrogeons les modalités du dispositif qui permettraient d’engager un processus thérapeutique. À cet effet, nous proposons de définir le dispositif « en triple résonance » et d’illustrer, à partir de la situation d’un adolescent de quinze ans, ses potentiels effets et leviers.
M’appuyant sur la clinique de deux adolescents manifestant une crise œdipienne exacerbée en lien avec des perturbations précoces de la relation à l’objet primaire, le recours à la pornographie dans ses représentations et/ou dans sa pratique correspond à un processus défensif vis-à-vis de la menace traumatique de l’attirance incestueuse à l’égard de la mère et vis-à-vis de la relation génitale qui implique les enjeux de la relation à l’autre. Cette sexualité régressive et défensive concerne beaucoup d’adolescents, à des degrés divers, au début de la crise d’adolescence.
À partir du récit de la mère d’un adolescent parricide, nous proposons plusieurs hypothèses quant aux aspects les plus saillants des mobiles inconscients du meurtre. Le lien parent-enfant teinté d’incestualité se révèle source d’indifférenciation et de confusion avec les objets, provoquant un sentiment d’impersonnalisation mélancoligène, source de violence. Dans ce contexte, le meurtre apparait également comme une tentative de « faire origine » dans un contexte transgénérationnel trouble.
Adolescence, 2015, 33, 2, 355-365.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7