La blancheur est une forme de démission de soi, une volonté de s’effacer d’une existence qui n’est plus là que par une sorte de pesanteur. L’indifférence à soi suscite l’exposition à un danger qui n’est plus perçu comme tel car le jeune ne s’habite plus tout à fait. Forme inconsciente d’une volonté, moins de mourir que de ne plus être là. Elle témoigne de l’impossibilité d’être un individu et de s’investir comme sujet de son existence. Les techniques de blancheur sont des tentatives de se débarrasser de soi pour ne plus supporter les pressions d’une identité intolérable.
Le statut de la parole, à l’orée de l’adolescence, traduit le mouvement identitaire contradictoire à partir duquel se construit le Je. L’identité idem et l’identité ipse constituent les deux pôles à partir desquels s’énonce la certitude d’une définition subjectale. Un Je que l’adolescent interroge en bousculant les règles du langage, mais aussi en se choisissant des procédures particulières auxquelles les nouveaux modes de communication lui permettent de donner forme.
À partir d’une séquence clinique, l’auteur parcourt les conditions de ce travail identitaire à l’adolescence. Il est, par essence, autoconstruction. L’auteur insiste finalement sur l’importance d’un « aller sans but » psychique dont la thérapie analytique apparaît comme la matrice naturelle.
Le langage des adolescents est symptôme, à la fois nécessité interne d’une élaboration psychique et inscription culturelle et sociale de pratiques symboliques. Les pratiques linguistiques ne peuvent se réduire à des ruptures de codes, mais constituent une langue de transit qui dit autant le besoin urgent de communiquer que le besoin – encore plus impérieux – de ne pas être trouvé, pour faire face aux bouleversements physiques, psychiques et sociaux qui les animent. Le parler adolescent devient alors un lieu où le désir du sujet peut parvenir à se dire, hors la langue maternelle et le langage peut être conçu comme une représentation métonymique de l’identité en gestation.
Les auteurs considèrent le langage comme étant le lieu où les sujets tissent et retissent leur identité. Ils examinent ce que la post-modernité actuelle est en train de changer dans nos façons de parler. Ils font l’hypothèse qu’une novlangue est en cours de constitution, susceptible d’influencer grandement les conditions de la subjectivation et de la socialisation, au moment-clé de l’adolescence.
En France, les Zones Urbaines Sensibles (Z.U.S.) sont des lieux de précarité sociale, dans lesquels vivent, entre autres, des jeunes, dont un grand nombre est issu de l’immigration. Leurs pratiques langagières, qui manifestent leur identité d’appartenance à l’univers des cités de banlieue, utilisent des formes linguistiques caractéristiques du Français Contemporain des Cités (F.C.C.). Elles sont révélatrices de certaines pratiques sociales existant dans l’univers quotidien de ces jeunes. Elles rendent compte en même temps de la violence sociale et de la violence réactive qui en est la conséquence, telles que celles-ci peuvent être constatées dans les cités françaises.
à partir d’un cas de cure pour troubles obsessionnels et à travers les échanges de thérapeutes au cours du Séminaire de Psychothérapie de l’Adolescent, il s’agit de repérer ce que sous-tend la question de la conquête de l’identité et le problème de l’homosexualité à l’adolescence. Le « fantasme du pale », en référence à la figure religieuse identificatoire de saint Georges, permet d’organiser les élaborations théorico-cliniques.
Après un encadrement socio-anthropologique de ce que l’on appelle les mutilations féminines génitales, est examiné, à travers une séquence clinique, leur envers inconscient le plus profond. De telles pratiques sociales éclairent à leur tour le fondement inconscient de certaines manifestations cliniques, surtout en ce qui concerne les adolescents et leurs « rites de passage » singuliers.
L’auteur, partant d’une réflexion sur le métissage contemporain, s’arrête sur l’analyse de la question relative aux adolescents de la seconde génération et de leurs parents. À travers quelques exemples cliniques d’enfants et de leurs parents écoutés dans un Service Psychologique pour familles émigrées, elle réfléchit sur le trauma migratoire et sur les secrets non élaborés qui se transmettent dans les générations suivantes. Elle pose de même la question du contre-transfert culturel, élément central pour ne pas causer de dégâts dans la relation thérapeutique et analyse la potentialité créative des adolescents de seconde génération.
Le héros à l’adolescence surgit régulièrement dans la clinique et dans la littérature. L’infans apparaît comme une figuration nécessaire de l’identité hybride de l’adolescent, passage nécessaire pour se défaire de son emprise. Cette déprise implique un meurtre symbolique, particulièrement héroïque. Le passage à l’acte est à entendre comme une quête de symbolisation de ce meurtre.
Après avoir fait état de différents rites de passage dans l’islam et la culture arabo-musulmane, nous tentons une interprétation de l’usage des rites religieux par les adolescents issus de l’immigration. La situation migratoire détournesouvent les rites de leurs fonctions de base pour les adapter aux besoins du contexte migratoire.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 617-623.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7