La visibilité des enfants et adolescent.e.s transgenres s’est fortement accrue ces dernières années. Elle pose la question de l’articulation entre transidentité et processus adolescent. Nous proposons dans cet article une réflexion sur cette intrication. Nous mettons également en perspective la « souffrance psychique » de l’adolescent.e avec les potentielles violences extérieures du socius,de l’approche psycho-médicale et de nos présupposés théoriques.
Le parcours de transition de la jeune Lara dans le film Girl, de Lukas Dhont, inspire une réflexion sur la représentation du corps des sujets trans au-delà des productions artistiques. Le présent article propose une analyse de cette question en l’articulant avec des travaux sur la production de récits sur la transidentité.
Aujourd’hui, l’incongruence de genre chez l’adolescent est comme noyée parmi toutes les questions portant sur la dysphorie de genre en général. De même, force est de constater que rares sont les travaux psychanalytiques sur ce sujet. Ainsi, après une succincte présentation de l’actualité sur l’incongruence de genre chez l’adolescent, les aspects psychodynamiques de ce phénomène seront interrogés à travers des extraits de consultations, et des réflexions psychanalytiques sur le genre et l’adolescence.
L’étude a pour objet la fréquence des comorbidités psychiatriques chez les adolescents trans ayant un diagnostic de dysphorie de genre associé, consultant sur le dispositif Transidentité(s) du CHRU de Lille. Ainsi 43 patients ont été inclus, 72.1 % d’entre eux auraient au moins un diagnostic psychiatrique associé. Les troubles anxio-dépressifs seraient les plus représentés. Cette étude confirme la vulnérabilité psychique, voire psychiatrique, de cette population.
L’auteur traite de la question des relations entre l’homosexualité et les troubles de l’identité sexuée au moment du tournant que marque la puberté. L’homosexualité ne comporte pas, dans la grande majorité des cas un refus du sexe d’assignation. Le refus du sexe d’assignation s’accompagne souvent d’un attrait pour les personnes du même sexe biologique, mais que le sujet ne considère pas comme homosexuel : cet attrait est la conséquence de son “ vrai sexe ” opposé à son sexe biologique. La pratique sexuelle des transsexuels féminin vers masculin est différente de celles des homosexuelles ; celle des transsexuels masculin vers féminin est différente de celle des homosexuels passifs.
À la puberté, le refus du sexe d’assignation s’accroît ou se révèle ; c’est aussi à la puberté que l’homosexualité prend une forme plus concrète ou apparaît, bien qu’il y ait dans les deux cas des “ vocations tardives ”.
L’étiologie du transsexualisme comme celle de l’homosexualité est incertaine. il ne faut pas se précipiter pour étiqueter homosexuel un adolescent qui a des expériences homosexuelles et pour opérer un adolescent qui en exprime le désir.
Si l’enfant construit son identité à partir des bouts de discours le concernant qu’il attrape dans l’environnement winnicottien, l’adolescent accèderait à une identité sexuée à travers un processus que nous proposons de nommer “ blason ” : des fragments du corps, érotisés par le jeu des pulsions partielles, se verraient par ce processus affectés à un ensemble constitutif de l’identité sexuée. Le cas d’Akira, qui capture grâce à l’appareil photo de son téléphone portable des bouts du corps de son amie, permet d’interroger cet aspect blasonné de la construction de l’identité sexuée du sujet, voire de l’objet, à l’adolescence.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7