La recherche identitaire de l’adolescent rencontre, dans notre époque actuelle, de nouvelles propositions en termes d’identification. En déliant la question du genre de celle du sexe, les théories du genre ouvrent de nouvelles perspectives d’affirmation individuelle, ouvrant ainsi la binarité « homme/femme », « homosexuel·le/hétérosexuel·le » à d’autres déclinaisons. La possibilité de « choisir son genre » peut alors rencontrer la revendication adolescente d’un « droit à l’autodétermination ».
L’intérêt de F. Richard pour la clinique des adolescents et des états limites d’une part, et l’évolution psychosociale et culturelle d’autre part, est au centre de son nouvel ouvrage très riche, dans lequel il articule ces deux dimensions. L’auteur propose d’établir un lien entre l’augmentation de la pathologie limite et l’évolution du malaise dans la culture, en lien à une pervertisation du surmoi (double injonction contradictoire de libération et de puritanisme).
Cet article interroge la place et la fonction de l’expérience sonore au sein du processus d’adolescence. À travers plusieurs vignettes cliniques, nous traiterons des modalités de réaménagement de l’identité sonore à l’adolescence et de ses conséquences tant d’un point de vue individuel que groupal/familial. Nous témoignerons également du travail thérapeutique qui peut être effectué lorsque ces réaménagements ne peuvent être traités psychiquement.
Ce texte présente comment un psychanalyste écoute, à Paris, la façon dont des jeunes gens, filles et garçons, sont séduits par l’appel au djihad. Ces jeunes personnes ne sont pas des fanatiques. Ils viennent rencontrer un psychanalyste sur le conseil de certains de leurs amis ou de membres de leurs familles. L’auteur de ce texte décrit les troubles de l’identité et les blessures psychologiques importantes, mais aussi les idéaux et les espoirs de ces jeunes.
Il existe autant de risques de basculement dans l’engagement radical, que d’histoires singulières des adolescents. Nous avons mené une étude en population générale sur les représentations des jeunes et la radicalité. Nous analysons l’entretien d’une jeune femme musulmane franco-algérienne. Son récit permet de montrer les liens entre sa quête identitaire et le contexte socio-historique tel qu’elle se le représente, ce qui permet d’articuler l’intrapsychique, le subjectif et le collectif.
La « radicalisation » émerge dans le discours parental comme motif de consultation pour leurs adolescents. Dans les trois situations cliniques, elle apparaît comme un médiateur utilisé par les adolescents pour se séparer et combler un vide dans la transmission transgénérationnelle. Le « métissage traumatique » sera discuté comme opérateur dans le processus identitaire. L’objectif est de comprendre le sens de ces engagements radicaux, dans le contexte de séparation-individuation.
Cet article part du cas d’un lycéen qui refuse l’enseignement qui lui est donné, et montre comment ce refus peut être sous-tendu par la nécessité de préserver une identité qui se sent mise en question par l’enseignement proféré. Il s’agira de montrer dans quelle mesure la transmission enseignante peut engager pour celui qui la reçoit une réorganisation de l’identité, dont l’originalité se trouve ainsi problématisée.
Au travers d’une réflexion concernant le travail identitaire et de transmission psychique entre les générations, cet article se penche attentivement sur le rapport que ces deux dimensions entretiennent pour une compréhension des modes de subjectivation psychique en prenant le paradigme de la filiation comme un élément central.
L’auteur cherche à mettre en évidence que transmission, identifications, subjectivation, sentiment d’identité, souffrance identitaire et manifestations pathologiques sont autant de registres qui semblent liés par des rapports complexes et parfois paradoxaux. Les diverses formes de la construction identitaire à l’adolescence, ne doivent-elle pas se concevoir avec « l’actuel malaise dans la culture » ?
L’auteur interroge les liens entre crise de la transmission, crise des identifications transgénérationnelles et crise d’identité, et leurs effets sur la construction identitaire des adolescents. Dans notre pratique, ne serions-nous pas confrontés à la conflictualité de ces trois domaines et nous-mêmes les supports transférentiels (et contre-transférentiels) potentiels de trois modes de relation d’objets avec les adolescents et les familles que nous rencontrons.
Adolescence, 2017, 35, 2, 261-268.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7