La parution en 2018 de La violence à l’œuvrede S. Ferrières-Pestureau, tombe à pic pour souligner la façon dont l’art s’est saisi à différentes époques de ce qui excède les diverses déclinaisons du corps humain qui en traduisent la violence. L’auteure s’attache ici à rapprocher les évènements majeurs de l’histoire occidentale des transformations picturales qui en furent soit les interprétations, soit les provocations, en attestant des nouvelles perceptions de la violence qui surgissent des corps.
L’auteur présente les activités du Collège Aquitain de Psychopathologie de l’Adolescent, puis questionne l’actuel mal-être des adolescents, entre impasses identificatoires et défaut de perspectives historiques. S’ensuivent des réflexions sur les prises en charge cliniques.
La présentation d’un article sur l’adolescence de Freud ouvre un champ de recherche historique essentiel, faisant apparaître la théorie freudienne comme une œuvre non pas auto-engendrée mais plutôt biographico-créée.
La fréquence des engagements militaires d’adolescents dans les génocides suscite une interrogation sur un éventuel parallélisme entre les processus en jeu dans ces guerres et ceux mobilisés dans l’adolescence. Cela ouvre à la question d’une résonnance possible entre les processus psychiques individuels et ceux sociaux, dans la continuité de ce qu’introduit Freud dans Malaise dans la civilisation. Ce croisement se ferait, en l’occurrence, autour de l’agir, en tant que suppléance d’un défaut de transmission trans-générationnelle dans l’infantile, que ce soit au sein de la famille ou au sein du social.
L’article propose de distinguer dans l’expérience amoureuse à l’adolescence trois modèles. Le premier, le plus classique, met en avant la problématique narcissico-pulsionnelle avec la capacité régressive dans la relation avec l’objet. Le second, sensible à la mise en scène condensée dans la séquence d’amour des histoires adolescentes, donc retrouvées différemment. Le troisième développe l’idée que l’amour adolescent s’épanouit par rapport à un tiers fictif toujours parental. Chaque expérience construit une tiercité nouvelle dont la mission est d’auto-interpréter les adolescences en cours.
La manière de faire passer de l’état d’enfant à celui d’adulte au décours de la puberté a beaucoup évolué au long de l’histoire. Les changements physiologiques du corps ont été le plus souvent corrélés au changement statutaire et juridique du sujet. Force est de constater qu’il n’en est plus rien et que, depuis sa création au milieu du XIXe siècle, l’adolescence n’a fait que s’étendre au détriment de la phase de latence en amont et de l’accès à la maturité en aval. Les difficultés que cette situation occasionne pour les adolescents doivent nous inviter à la remettre en question et à proposer un abaissement de l’âge de la majorité.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 699-708.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7