This paper explores the place of the experiences of adolescence through an historical and political reflection on the sense of community. Youths were always on the front lines of civilizations movements of insurrection and emancipation, although the disasters of the 20th century have left their mark on human achievements and have profoundly disturbed relations between plan and action and confidence in the future. The violence of the act is within us, even in the external forms we use to protect ourselves from it. Imagining how to approach adolescence and fit its manifestations into the more vast rhythms of the generations would require us to acknowledge the damage and the contradiction at the heart of our community and to take care, at every moment of human life, of the ongoing metamorphosis in which we are involved.
Ce texte propose d’interroger la place des expériences de l’adolescence à partir d’une réflexion historique et politique sur le sens de la communauté. Si la jeunesse fut toujours en première ligne dans les mouvements d’insurrection et d’émancipation de la civilisation, les désastres du XXe siècle ont imprimé leur marque sur les réalisations humaines et ont profondément perturbé le rapport de l’action au projet et la confiance en l’avenir. La violence de l’acte est en nous, jusque dans les formes extrêmes par lesquelles nous nous protégeons. Imaginer comment se rapprocher de l’adolescence et inscrire ses manifestations dans le rythme plus vaste des générations suppose de reconnaître cette atteinte et cette contradiction au cœur de la communauté, et de prendre soin, à tous les moments de la vie humaine, de la longue métamorphose dans laquelle nous sommes engagés.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 119-129.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7