Archives par mot-clé : François Richard

François Richard : Temporality, Psychosis, and Melancholy at Adolescence

In this article, the author shows how the concept of subjectivation grew out of clinical work on psychotic states in adolescence. These are related to a melancholic core that is sometimes difficult to discern beneath the drive conflicts of puberty. Using a clinical case of adolescent-onset psychosis, the problem of the fundamental relation between psychosis, temporality and melancholy is restated in a way that can account for “ borderline ”-looking symptomotologies, within a post-Freudian theoretical framework and with reference to certain contributions of Green and Racamier.

François Richard : The Work of Representation and the Psychotic Process

This paper supports the hypothesis that the process of subjectivation resorts to a firmness of personal or artistic style when the subject is threatened by psychotic attacks, especially during adolescence. Thought and representation are then seen to intensify in the subject, but it is difficult to distinguish between the excess of melancholic consciousness, psychotic anxiety, and a type of sublimation that is fascinated by drive chaos. The paper proposes a second hypothesis regarding, inversely, the usefulness of a kind of solitude and of masochistic compromise with object and reality. A moment of psychotic crisis in an adolescent girl with a neurotic problem is presented in terms of how the quest for the distinctiveness of style curbs her breakdown. The paper then analyzes the theatrical work of the playwright S. Kane in detail; indeed, here we find an example of the paradox of a suicide that follows successful representational mastery. Finally, we discuss Freud’s ideas about masochistic destructiveness and Winnicott’s ideas about the core of the true self as being non-communication.

François Richard : parenthood, a debatable notion

This article tries to show that the notion of parenthood emerges in the context of an historical evolution where the social bond tends to reproduce itself, beyond traditional kinship systems. This should be brought seriously into the discussion, insofar as the psychoanalytical concept of drive conflict and the centrality of interpreting the transference are in danger of being forgotten. The first part describes the current modes of « culture and its discontents ». Afterwards, we will study some avatars of borderline subjectivation who rationalize themselves within a discourse on parenthood. In conclusion, parenthood and kinship are put into a dialectical relationship by being put into anthropological perspective.

François Richard : le processus d’adolescence à l’âge adulte : le cas de la femme léopard

À partir d’un cas de cure psychanalytique de jeune adulte, cet article cherche à cerner les caractéristiques du passage, au-delà de l’adolescence, vers la vie d’adulte. Il s’agit d’une patiente de structure hystérique comportant une dimension psychosomatique et une propension à l’agir. La cure permit le développement après-coup d’un processus d’élaboration du pubertaire jadis empêché. La façon dont la multiplicité des pulsions partielles prégénitales infantiles peut être ressaisie dans une synthèse génitale « polyphonique » est étudiée. La subjectivation adulte se nourrit de la proximité du sexuel infantile, la meilleure façon d’éviter une structuration adulte défensive et inauthentique serait donc de tolérer en soi tout une part d’enfance et d’adolescence.

François Richard : discussion 1

The author highlights the original axes of Kari Hauge’s clinical presentation: which combines an accommodation of the regression of the adolescent girl as in the treatment of a child with an encountering technique based on the specificity of the adolescent dimension – the formulation of interpretations both of unconscious content and of the actual relation between the patient and the analyst. This practice allows for an elaboration of infantile Oedipus complexes re-actualized by adolescence while facilitating a resumption of the process of subjectivation, once the needs of dependence have been acknowledged.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.

François Richard : temporalité, psychose et mélancolie à l’adolescence

Dans cet article, l’auteur montre comment le concept de subjectivation est issu de la clinique des états psychotiques à l’adolescence. Ceux-ci sont reliés à un noyau mélancolique parfois difficile à repérer sous le conflit pulsionnel pubertaire. À partir d’un cas clinique d’entrée dans la psychose à l’adolescence, la relation fondamentale entre psychose, temporalité et mélancolie est reproblématisée d’une façon susceptible de rendre compte des symptomatologies d’allure “ cas-limite ” dans une théorisation post-freudienne tenant compte de certains apports de Green et Racamier.

François Richard : un remords de proust. contribution à la théorie psychanalytique de la création

Dans cet article est faite l’hypothèse que l’on trouve dans l’ensemble de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust les traces d’une censure portant sur l’émergence de la sexualité pubertaire. Explicitement évoqué dans Contre Sainte-Beuve, le moment de découverte de la nouveauté pubertaire ne réapparaît ensuite que de façon voilée dans La Recherche. De cette censure et de ce remords, l’œuvre cherche à en réparer les effets destructeurs par une esthétique spécifique dont l’économie libidinale est ici analysée (en particulier le fantasme d’“ homme-lesbien ”, un certain fétichisme, et la métaphorisation permanente de l’angoisse de castration). Un regard nouveau peut alors être porté sur les apories proustiennes bien connues concernant la temporalité.

François Richard : la parentalité, une notion à discuter

Cet article cherche à montrer que la notion de parentalité émerge dans le contexte d’une évolution historique où le lien social tend à s’auto-reproduire, au-delà des systèmes traditionnels de parenté. Ceci doit être mis sérieusement à la discussion, dans la mesure où risquerait d’être oubliées la conception psychanalytique du conflit pulsionnel œdipien et la centralité de l’interprétation du transfert dans la cure analytique. Une première partie envisage les modalités actuelles du « malaise dans la culture » ; sont ensuite étudiés certains avatars de la subjectivation cas-limites qui se rationalisent dans un discours sur la parentalité. En conclusion, parentalité et parenté sont dialectisées grâce à une mise en perspective anthropologique.

François Richard : le complexe d’œdipe existe-t-il toujours ? l’identique et la différence. débat avec Françoise Héritier

Cet article discute l’hypothèse selon laquelle, dans la société contemporaine, le complexe d’Œdipe se complexifie mais existe toujours comme organisateur central de la psyché.

Un débat avec les points de vue de l’anthropologie – et en particulier avec Françoise Héritier et sa théorie de « l’inceste du deuxième type » (entre une mère et une fille qui ont le même amant) – introduit à une reproblématisation des notions d’homosexualité primaire, d’intersubjectivité et de tiercéité. La question de la différenciation peut ainsi être mieux pensée dans son rapport à la subjectivation : y a-t-il risque de dé-différenciation psychotisante dans l’inceste ? Qu’en est-il des troubles psychiques à l’adolescence où les phénomènes de régression vers des situations groupales où prévalent les fonctionnements limites ?

L’identique dont parle Françoise Héritier ne correspond pas terme à terme à l’économie libidinale narcissique. Il faut relancer le dialogue historique entre psychanalyse et anthropologie (A. Green et J. Lacan avec C. Lévi-Strauss, plus récemment les échanges avec M. Godelier et B. Juillerat) à partir d’une réflexion sur le devenir de la fonction paternelle aujourd’hui – dans le prolongement de la discussion critique de la théorie de l’inceste du deuxième type, et d’un exemple de société traditionnelle sans pères et des néo-parentalités contemporaines.

Le triangle œdipien apparaît comme susceptible de prendre des formes variées.

Adolescence, 2014, 32, 1, 23-46.

François Richard : travail de représentation et processus psychotique

Dans cet article est faite l’hypothèse que le processus de subjectivation, en particulier à l’adolescence, recourt à la fermeté d’un style, qu’il soit de posture personnelle ou artistique, lorsque le sujet est menacé par des attaques psychotiques. On le voit alors intensifier son travail de pensée et de représentation, mais on distingue alors difficilement l’excès de conscience mélancolique, l’angoisse psychotique et un type de sublimation fasciné par le chaos pulsionnel. Une seconde hypothèse est faite concernant, à l’inverse, l’utilité d’une certaine solitude et de compromis masochistes avec l’objet et la réalité.

Un moment de crise d’allure psychotique chez une adolescente relevant d’une problématique névrotique est présenté dans la mesure où la quête de la singularité d’un style y endigue la décompensation.

Le théâtre de l’auteur dramatique S. Kane est ensuite analysé en détail, en effet on y trouve de façon exemplaire le paradoxe d’un suicide succédant à une maîtrise représentationnelle réussie.

Sont enfin discutées les propositions de Freud sur la destructivité masochiste et celles de D. W. Winnicott sur le noyau du vrai Self comme non-communication.