As he retraces the treatment of one of his female patients, the author seeks to show the vicissitudes of the transference relation up until the moment when the analytic unbinding permits the patient to leave analysis. The tipping point occurs when the analyst attempts to revisit within the counter-transference the consensual relations of the latency period. The patient, whose functioning has been hampered since puberty, then consents to question the parental images of her pre-adolescence and finds a new dynamic, leading her to discover the structural elements of her personality. The author emphasizes the way in which the analyst is led to displace himself within the treatment, finally adopting the position of a witness, which enables him to remove himself from the process of idealization in which his patient tends to enclose herself and to get her out of the precarious situation in which the psychoanalytical situation had closed her. The author explains to what extent, in the counter-transference, his own anxieties and the expression of his sometimes dizzying position enables his patient to journey through her pre-adolescence.
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François Pommier : de la passion parentale à l’homosexualité naissante
Les situations cliniques comparées de deux hommes ayant présenté des relations de type homosexuel à l’adolescence conduit à appréhender l’homosexualité naissante en rapport avec le désarroi de l’adolescent confronté au langage de la passion parentale. Il résulte de cette étude que si le passage à l’acte homosexuel à l’adolescence consiste à chercher un autre soi-même en miroir à l’extérieur de soi, c’est essentiellement en fonction de l’image des parents confondus en un seul qu’il se constitue. La relation homosexuelle à l’adolescence ne se construit peut-être pas tant en suivant un processus de similarité qu’en s’organisant autour d’une confrontation à l’autre, différent de soi et essentiellement énigmatique.
François Pommier : idéalisation, pré-adolescence et transfert
En retraçant le déroulement de la cure d’une de ses patientes, l’auteur cherche à montrer les viscissitudes de la relation transférentielle jusqu’au moment de la déliaison analytique permettant la sortie de l’analyse. Le point de bascule apparaît dès lors que l’analyste s’attache à revisiter contre-transférentiellement les relation consensuelles de la période de latence. La patiente, entravée dans son fonctionnement depuis la puberté, consent alors à problématiser les images parentales de sa pré-adolescence et trouve une nouvelle dynamique, qui la conduit à découvrir les éléments structurels de sa personnalité. L’auteur insiste sur la manière dont l’analyste est amené à se déplacer dans la cure pour finalement adopter une position de témoin lui permettant de s’extraire du processus d’idéalisation dans lequel tendait à l’enfermer sa patiente et de faire sortir cette dernière de la situation de précarité dans laquelle l’enfermait le travail analytique. L’auteur explique dans quelle mesure, sur le plan contre-transférentiel, ses propres angoisses et l’expression de sa position parfois vertigineuse permet à sa patiente de faire la traversée de sa pré-adolescence.
François Pommier : adolescence sous influence – les sentiers (chemins) du deuil
L’adolescent qui court le risque de se perdre dans son propre reflet ou dans celui d’autres qu’il porte, est donc à la fois en quête d’images et sous l’emprise du passé. Certaines sont directes et très évidentes, d’autres parallèles ou latérales, dans la fratrie par exemple, et parfois plus lointaines dans l’ascendance. Nous proposons, autour de la question d’une anthropologie de l’adolescence, d’aborder les transformations silencieuses inhérentes aux processus adolescents et l’installation insidieuse de figures qui obscurcissent en partie le champ des représentations. Nous chercherons à montrer que si ces figures installent parfois le sujet dans une dynamique de deuil interminable, elles participent finalement à la structuration et qu’elles ont donc une influence positive sur le processus adolescent.
Adolescence, 2014, 32, 1, 57-70.
François Pommier : Sida et fantasme d’immortalité
Les stratégies défensives des maladies du sida vis-à-vis de la finitude rappellent fortement celles qui se constituent pendant la période de l’adolescence. Il est question d’un moi blessé et attaqué par des forces de dé-liaison, d’idéaux infantiles qui tentent de se désagréger. La résurgence du fantasme d’immortalité qui survient et se développe lors de la révolution pubertaire permet l’effacement ou la méconnaissance de la blessure. À travers l’extrait d’une cure avec un patient sidéen, nous tentons de monter comment peut émerger ce fantasme et aussi dans quelle mesure le psychanalyste, en regard de l’idée d’une mort annoncée, peut se trouver délogé de sa position de neutralité et mis face à sa propre conviction d’immortalité.
Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 167-174.
François Pommier : le rite, un état de suspension à l’adolescence
Après avoir rappelé la définition du rite non seulement du point de vue anthropologique mais aussi psychanalytique et à l’articulation entre ces deux aspects, l’auteur de cet article cherche, d’abord d’une manière générale puis en se rapportant plus particulièrement aux processus adolescents, à faire la distinction entre le rituel et le rite. Il rapproche le premier de la conservation et de la déliaison, alors qu’il situe le second du côté de la dépressivité et de la subjectivation avec un appel à la progression dans un entre-deux temporel. Le rite se présente essentiellement du côté de la fonction symbolique, comme une solution d’attente, une plage de réassurance qui du point de vue dynamique comporte une dimension ludique à travers la volonté de rompre avec des mécanismes répétitifs. Le rite, à la jonction entre temps circulaire et temps linéaire apparaît comme un état « métastable » qui ne cherche pas tant à faire sens qu’à éviter une sortie trop brutale du monde de l’enfance.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 495-508.
François Pommier, Frédéric Forest : subversion du politique : la cure comme processus adolescent
Les auteurs de cet article étudient les implications du fait de penser la cure psychanalytique comme un processus adolescent et questionnent le lien entre ce processus, le politique et le dispositif thérapeutique. Leur réflexion s’appuie sur deux situations cliniques autour desquelles s’entrecroisent l’Id (au sens du ça freudien), l’identification et l’idéal. Le texte cherche d’abord à montrer que l’adolescence est un modèle pertinent pour penser la cure. Il rapproche ensuite l’adolescence et le politique en montrant que l’un comme l’autre partagent un certain rapport à l’utopie, l’adolescence caractérisant la souplesse possible entre l’Id, l’identification et l’idéal. Pour finir, le cas d’Irma met en évidence une interrogation sur la place de l’analyste entre le politique, l’adolescence et la cure qui, entre le refoulement et la demande de satisfaction, met en cause à l’intérieur de l’individu, l’échafaudage de l’idéal.
Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 51-66.