Le confinement a été un révélateur chimique de la qualité de relation des adolescents avec leurs parents. Certains se sont épanouis en vivant une disponibilité inattendue de leurs parents ; d’autres ont souffert d’être cantonnés dans une proximité pénible avec eux. Certains ont continué de se voir en groupe sans souci des précautions sanitaires. Des lockdown parties se sont tenues de manière clandestine, comme bien des fêtes après le déconfinement dans la même suspension des gestes de prévention. L’article analyse ces transgressions comme une manière de fabriquer de l’intensité d’être, dans l’ambivalence d’un « Je sais bien mais quand même ».
Le mouvement techno représente un courant musical « contre-culture » autour duquel la jeunesse se rassemble en mettant en place des espaces festifs « ré-créatifs ». Cet article se propose de montrer le caractère paradoxal du phénomène de la rave party qui, outre le risque de chronicisation de vécus cas-limites qu’il comporte, semble ouvrir parfois à un processus de subjectivation, à travers la régression que suscitent le lien groupal et les rituels qui l’organisent (tradition musicale, usage de drogues et intégration de codes spécifiques).
La fête condense deux attentes contradictoires, l’une individuelle à savoir trouver le partenaire amoureux et/ou sexuel idéal, et l’autre de retrouver la sécurité narcissique au sein d’un groupe qui promet des plaisirs sans comparaison. Le choix est d’autant plus difficile que les deux solutions ont fantasmatiquement la même conséquence : la félicité du « sentiment océanique ». Pris entre la fidélité au groupe et l’espoir d’une rencontre amoureuse, l’adolescent opte souvent pour une troisième voie, celle de la recherche rapide d’un état second par la consommation d’alcool ou de stupéfiants.
L’auteur définit ce qu’est une fête dans des contextes anthropologiques différents. Prenant appui sur les travaux de R. Caillois et de L. Levi Makarius, il montre les limites du parallèle entre fête et la transgression, et contraste les fêtes modernes (rave party) et commémoration par rapport à la dimension de la mémoire.
Le parti pris de l’imaginaire développe ce numéro fait avec la collaboration de la Ferme du Vinatier et le Professeur Jacques Hochmann :
– expressions, théatralisation internes et externes, activités festives ;
– défense de l’imaginaire adolescent si souvent attaqué par notre société moderne.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7