Archives par mot-clé : Féminité

Patrick Alecian, Anne-Marie Royer : adèle, les métamorphoses selon abdellatif kechiche

La caméra d’Abdellatif Kechiche dévoile le corps sous l’emprise de la pulsion et la métamorphose de Psyché. À travers le parcours de la jeune Adèle, de son adolescence jusqu’à sa vie d’adulte, le film pose la question de la sexualité adolescente, du choix d’objet d’amour, de la féminité et de l’homosexualité.

Adolescence, 2015, 33, 1, 195-206.

Marie-Christine Aubray : Sabine

Les mouvements passionnels de transfert sont illustrés par la présentation d’une cure d’une adolescente atteinte d’un spina-bifida.

Haine du corps devenu pubère, crainte de ne pas se sentir aimée, identifications secondaires mises à mal viennent se télescoper dans un transfert passionnel à l’image d’une féminité aspirée par l’homosexualité, entre rejet et idéalisation.

 

Anna Victoi : l’extrême féminité – orphée et le théâtre magique

L’article expose un des objets d’étude de l’auteur : le processus homosexuel du développement psychique.

Un tel processus englobe le double de soi, les homosexualités primaire et préœdipienne ainsi que la construction du fantasme “ la relation féminine avec le père ” à l’adolescence (l’homosexualité œdipienne). Un exemple clinique (l’extrême féminité d’un adolescent de quinze ans) illustre la réflexion sur la construction et la continuité du processus homosexuel.

Stéphanie Frémont : acte sexuel violent et débordement du remords à l’adolescence : l’histoire de leila

À partir de la conceptualisation de Bonnet et de l’histoire d’une adolescente de seize ans amenée à commettre un viol sur la personne d’une autre jeune fille, plusieurs idées peuvent être dégagée quant à la spécificité du remords à l’adolescence et quant à son incidence dans le déclenchement d’actes violents.

Si le remords s’inscrit très tôt dans l’histoire du sujet, transmis à travers la filiation et repris par celui-ci en fonction de sa place dans l’ordre générationnel et de son propre vécu, l’adolescence le rendrait d’autant plus pesant que le sujet est pressé par son corps pubère de sortir des pactes fantasmatiques familiaux qui l’emprisonnent pour accéder à une identité génitale. Le remords à l’adolescence viendrait signer, pour l’adolescent, l’impossibilité de s’autoriser de son sexe et témoigner de l’enfermement de celui-ci dans une impasse entre l’identification primaire à la mère active et toute puissante et l’identification secondaire, œdipienne. Se heurtant à la nouveauté génitale, le remords pourrait conduire le sujet au passage à l’acte, ce moment fou de débordement du remords signant, de façon paradoxale, à la fois l’incapacité du sujet de s’engager sur la voie de l’accomplissement pubertaire et à la fois, son ultime tentative, vaine et désespérée, de redevenir sujet de son histoire. Et si cet acte s’avère un échec dans sa visée libératrice, peut-être pourra-t-il permettre au sujet, soutenu par le lien transférentiel, de reprendre la parole.

Marika Moisseeff : les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle

 

Depuis la parution du roman de Nabokov en 1955, de très jeunes filles “ au physique attrayant, aux manières aguicheuses, à l’air faussement candide ” (Petit Robert) sont désignées indifféremment par les termes lolita ou nymphette : ce sont des femmes en puissance dont le corps n’a pas encore subi les bouleversements associés à la fonction maternelle. Une nymphe désigne aussi la chrysalide de certains insectes dont la larve est en train de se transformer en reproductrice mais qui conserve encore des traits juvéniles. À quoi peut donc renvoyer ce lien entre une féminité “ innocente ” prépubère et un animal inférieur tel qu’un insecte ? L’analyse de certaines œuvres de fiction peut nous en révéler la clé.

Stéphane Proïa : déni du féminin et servitude volontaire en gymnastique féminine

L’exploitation commerciale du sport de haut-niveau alliée à sa fonction idéologique, semblent aujourd’hui induire une sorte de cécité angélique collective. Pourtant les dérives issues du culte de la performance organisé et de la logique de productivité rationnelle, touchent désormais une population de plus en plus jeune. Dans certaines disciplines, les troubles anorexiques chez les adolescentes compétitrices représentent la norme. Cet article entend ainsi contribuer à l’identification des facteurs de vulnérabilité à la fois individuels (facteurs dispositionnels) et contextuels (facteurs situationnels) qui président à l’inscription des conduites mortifères chez l’adolescente gymnaste. Du fait du primat de l’idéologie virile dans le milieu sportif, le refus du féminin constitue un paradigme crucial dans la dynamique des remaniements pulsionnels qui touchent l’adolescente et son entourage.

Yves Morhain, Stéphane Proia : féminin et féminité à l’épreuve de la banlieue

À partir du postulat d’une révolution sexuelle post-soixante-huitarde ayant entraîné ce que M. Tort appelle la « fin du dogme paternel », nous proposons d’envisager les banlieues comme des îlots de résistance s’érigeant contre la fin de l’inégalité érotique à l’avantage du masculin. Au-delà de la féminité sous contrôle comme valeur partagée, c’est la sacralisation de la virginité féminine en tant que garante de l’honneur familial qui continue de se perpétuer au cœur des cités, tandis qu’en parallèle la postmodernité ambiante s’engage vers l’indifférence des sexes. Ce choc entre deux univers symboliques vient ainsi redoubler les conflits inhérents aux effets d’après-coup du processus d’adolescens. Nous considérons que le refus du féminin chez l’adolescente et la haine du féminin chez l’adolescent, résultent d’une même traduction de messages énigmatiques de l’autre adulte, intégrant la sexualité féminine comme potentiellement déshonorante et toujours non honorable, et d’autre part d’un environnement humain « insuffisamment bon » à transmettre des voies d’accès à la symbolisation.

Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 983-1005.

Johanne Rosier : la maison de bernarda alba : déni du féminin et refus du changement

Le drame théâtral de Frederico Garcia Lorca « La maison de Bernarda Alba » dévoile la vie de cinq filles maintenues dans un deuil de huit ans imposé par leur mère. Adela, la benjamine s’engagera dans un combat intime et violent contre sa mère, qui scellera le destin de sa féminité. La question centrale porte sur les aléas de la bipartition de la subjectivation féminine entre continuité et changement.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 665-671.