À travers la rencontre avec une adolescente passée à l’acte violemment au visage, nous pensons la place du visage puis celle du mouvement de défiguration dans le processus de sexuation de l’adolescente. Dans la continuité du corps, le visage est soumis à la violence du pubertaire et à l’exigence du travail de féminin. L’empêchement à intégrer un visage sexué peut entraîner des angoisses de défiguration et des défenses attachées au visage ou encore des violences agies dans la défiguration.
Au fil de la rencontre avec une adolescente placée dans un cadre judiciaire, nous interrogerons l’intrication de la violence subie à la violence agie, et leurs modalités de répétition. Après avoir exploré les registres dans lesquels s’inscrit la répétition, nous envisagerons le destin des motions entravées. L’acte et son achoppement dans la violence pourraient alors s’entendre comme des errances du féminin. Nous conclurons par quelques réflexions autour de la prise en charge de ces problématiques.
L’article considère les actes de violences commises envers les femmes comme des tentatives désespérées pour contenir et transformer la charge d’excitations traumatiques. Le « féminicide » correspondrait à la mise à mort envieuse de la désirabilité de l’objet en réponse au risque d’envahissement par le pulsionnel.
L’hypothèse centrale de cet article porte sur l’idée que le conflit central de Lisa, une jeune femme boulimique, mue par des fantasmes omnipotents. Le fonctionnement boulimique de Lisa implique une perte des limites soi/non-soi provoquant des franchissements de la loi. Sa complicité incestuelle avec sa mère nous amène à explorer la problématique de personnalisation-différenciation caractérisant le travail de subjectivation d’une adolescente et ses incidences sur la construction de sa féminité.
Peu de délits sont établis chez les jeunes filles relativement à leurs homologues masculins. Délits et crimes ne sont toutefois pas les seules formes d’expression de la violence et de la transgression auxquelles sont confrontées, passivement ou activement, les jeunes filles. Ces formes diverses questionnent la spécificité féminine de certains modes transgressifs, violents et non-violents, et leur traitement socio-judiciaire. Ce puzzle sémiologique est un champ ouvert à la recherche.
À partir d’une pratique auprès d’adolescentes radicalisées, l’analyse clinique de l’une d’entre elles permet aux auteurs de questionner les enjeux intra et interpsychiques de l’engagement djihadiste. Ceci offre les premiers jalons d’une réflexion psychanalytique autour de la résonance entre les discours de propagande et l’épreuve du pubertaire. La radicalisation y est envisagée comme un symptôme, offrant potentiellement au sujet une nouvelle forme de protestation, adolescente et féminine.
Que viennent révéler les toiles de Balthus sur l’adolescence ? À partir du dernier livre de Ph. Gutton, Balthus et les jeunes filles ou le dévoilement du féminin, l’œuvre du peintre sera confrontée à la question de la métamorphose pubertaire féminine. Car tout comme le psychanalyste, l’artiste semble appréhender l’advenue du féminin pubertaire dans un contexte de féminité infantile phallique. Par ailleurs, nous nous placerons également du côté des jeunes modèles de Balthus en nous demandant à quoi elles rêvent.
L’adolescence se marque par la rencontre du sujet avec le féminin et contient une potentialité passionnelle qui peut revêtir chez certains adolescents une forme se déclinant sur le mode du souffrir pour un autre. Le discours est centré sur un autre cause exclusive de la souffrance et renvoie selon-nous à la passion originaire. Le travail de la cure par le biais du transfert offrirait au sujet de pouvoir dépasser la passion originaire et exister en tant que sujet désirant.
Le processus adolescent, par le remaniement inconscient qu’il suppose, implique l’intégration d’une sensorialité nouvelle, sans correspondance dans le symbolique hérité de l’enfance, et qui correspond à l’avènement du Féminin (Autre sexe) et à la jouissance Autre. Elle est un effet de réel pubertaire, un réel dont la question du devenir définit le temps adolescent. Comment passer de celui-ci à un objet pris dans la réalité, inscrit comme cause du désir et intégré dans les contraintes du champ social ?
L’étude d’une catégorie particulière du film d’horreur, les slashers, tant du point de vue du contenu que de la forme, nous mène sur la scène du vécu adolescent. La charpente de l’inquiétante étrangeté et sa temporalité syncopée laissent entrevoir une problématique inconsciente commune. L’enjeu central du féminin trouve pour l’adolescent une solution de représentation et d’élaboration à travers les figures identificatoires du tueur et de la victime. Véhicule d’un rituel d’initiation dégradé, le slasher constitue une ressource de l’adolescent face au bouleversement pubertaire.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7