La sexualité reste un terrain peu exploré des études sur la transidentité. Si sexe et genre recouvrent des données hétérogènes, il est difficile de ne pas entendre des questionnements qui s’entremêlent. L’auteur s’appuie sur ce que des jeunes en transition, en fluidité de genre, ou qui souhaitent échapper aux catégories homme/femme, homo/hétero, cis/trans disent de leurs pratiques sexuelles. Comment intervient la puissance d’agir de ces corps en transformation dans l’élaboration de nos théories ?
Cet article s’attache à la mise en jeu singulière et exacerbée des séductions dans le transfert, chez une jeune fille en proie à une excitation sexuelle intense et s’adonnant à des amours sans retour après la mort brutale de son père. De la réponse de l’analyste à cette excitation et à une demande d’amour impérieuse dépend la possibilité de constitution d’une scène où le fantasme de séduction pourra être différenciateur et organisateur, au coude à coude avec celui de meurtre du père.
La découverte du psychodrame analytique individuel offre au clinicien des possibilités nouvelles dans l’accompagnement psychologique des adolescents. S’appuyant sur la vignette d’un jeune garçon en âge de démarrage pubertaire, cet article discute le lien existant entre psychodrame et jeu improvisé à deux. La réflexion porte sur la possibilité de recourir à la stratégie interprétative du psychodrame, au bénéfice d’une relation duelle entravée dans sa dynamique.
À travers le cas d’Arthur, joueur addict aux jeux vidéo, est évoquée la réécriture du fantasme à l’adolescence utilisant, dans l’après-coup du stade du miroir, l’écran comme surface projective et réflexive. Un stade du jeu vidéo conçu comme répétition générale du rapport à l’Autre, à l’Autre sexe, où le jeu, comme espace transitionnel, simulateur de liens aux objets et aux sujets, ne saurait cependant se substituer à la rencontre (tuchê) avec l’extérieur, à la relation physique, concrète.
Le contenu intrinsèque de l’œuvre du Pavillon d’Or est analysé dans une perspective psychanalytique. Les correspondances entre le romancier Mishima et le jeune héros Mizoguchi ne sont que suggérées, l’auteur s’attachant davantage à expliquer pourquoi le jeune adolescent, accueilli comme novice en formation dans le monastère du Pavillon d’Or, est amené à la décision criminelle d’incendier le célèbre temple. Les aléas de la construction du moi lors des phases préœdipienne et œdipienne et la difficulté pour le héros de trouver une place de sujet désirant sont étudiés. La question centrale porte sur le statut particulier du Pavillon d’Or dans l’économie psychique du héros : réalité, fantasme, hallucination ou objet endopsychique ?
Le mot “ virtuel ” a au moins trois définitions possibles : ce qui est potentiel et en devenir, ce qui est présent mais non actualisé à un moment donné, et ce qui exclut le corps et ses émois. Dans tous les cas, le virtuel s’impose comme un fantasme où sont mobilisés à la fois le désir d’être contenu dans l’image, celui d’interagir avec elle, et finalement de troquer sa peau contre la sienne. Mais parfois, les rencontres virtuelles sont aussi utilisées par les adolescents comme des espaces transitionnels à des fins de symbolisation personnelle.
La cure des sujets dits adultes est souvent ponctuée de références à un temps qu’ils situent comme leur adolescence. Nous partirons d’un postulat : le moment adolescent pourrait se définir comme le temps de la refonte du fantasme infantile. Le travail psychique de l’adulte en devenir pourrait alors s’appréhender comme le moment de vérification de cette construction remodelée. Il s’agirait d’en tester la solidité ou au contraire d’en mesurer les ratages afin de tenter une nouvelle construction. Nous en rendrons compte à travers trois vignettes cliniques.
Aborder le fantasme comme théorie de l’adolescence permet d’interroger comment le moment adolescent du fantasme est révélateur de l’orientation dans les différentes structures cliniques du sujet en devenir. Il s’agira ici plus spécifiquement de la refonte du fantasme dans la perversion au travers de quelques œuvres de P. Klossowski. Nous repartirons de différents personnages (Octave, Antoine, le jeune Ogier et enfin Actéon) issus de différentes œuvres pour illustrer comment il y a un arrêt sur images dans le fantasme pervers qui rend le montage de ce dernier en quelque sorte inopérant. Il demeure une mise en scène répétitive et ennuyeuse.
Cet article tente de mettre en évidence la fonction de la sublimation comme création pour parer à l’impossible du rapport sexuel chez l’adolescente. Il s’agit d’une part, de revisiter ce concept à partir de la théorie freudienne puis de l’apport lacanien en ce domaine et, d’autre part, de saisir son articulation au fantasme et ses points de divergence.
Maintenant qu’il existe en psychanalyse une logique susceptible d’identifier les temps de la formation d’un sujet comme d’une névrose, on vérifie que l’adolescence est un temps logique déterminant. Moment de la prise rétroactive du fantasme, il est aussi celui de la découverte de l’orgasme qui constitue ce que J. Lacan appelle une maturation de l’objet a. Le rapport sexuel découvre sa non-conjonction chez l’homme et chez la femme, dont l’effet est de castration pour les deux partenaires, répétant la castration symbolique issue de l’Œdipe.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7