À partir d’une brève lecture linguistique et anthropologique, l’auteur dégage les représentations structurantes de la rue. Il s’interroge ensuite sur la vacuité et la béance de cette dernière en postulant une hypothèse qui articule la dimension de l’ouvert de la rue avec l’incapacité de contenance et de protection de l’environnement humain de l’adolescent. Pour lui, les débordements de la rue sont les reflets du manque et des incohérences laissés par les adultes. En s’appuyant sur une illustration clinique, l’auteur propose un dispositif de mise en place et de mise au travail d’un réseau sur un quartier en difficulté. Pour lui, cette méthodologie implique la psychologie clinique et la psychanalyse dans le champ social alors qu’elles sont souvent désignées comme des pratiques éloignées des réalités de ce terrain.
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Régine Waintrater: grandir pendant la Shoah, l’ adolescence empêchée
L’adolescence se caractérise par un besoin d’étayage sur la réalité externe. Dans le cas d’une catastrophe sociale et psychique comme la Shoah, la destruction de la réalité externe prive le sujet d’étayage, le laissant ainsi aux prises avec une réalité interne vécue comme destructrice. En l’absence de structures médiatrices comme le groupe des pairs ou l’école, l’adolescent aura recours à des mécanismes comme la répression des affects ou le déni, dont le maintien prolongé marquent de façon indélébile son devenir psychique.
Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 311-327.
Anouk Imhof : Thomas et l’infini
L’adolescence, période propice aux passages à l’acte du fait des remaniements internes et externes du sujet, est une période de paradoxes : besoin d’autonomie et de dépendance, activité et passivité. Il est ainsi difficile pour certains adolescents d’être à l’origine d’une demande de soin qui les place dans une position de dépendance envers l’adulte-thérapeute. Les traitements ordonnés de justice, l’une des mesures protectrices à la disposition des juges pour mineurs, permettent d’obliger l’adolescent à suivre un traitement psychique. L’article discute la place de cette mesure dans les prises en soins à l’aide d’une vignette clinique qui concerne un adolescent de quinze ans, pris dans une relation symbiotique à sa mère, victime de violences physiques de la part de son père dans son enfance et qui, après s’être montré violent à l’égard de sa mère, menace de tuer l’assistante sociale qui a ordonné son placement dans un foyer. Le traitement ordonné de justice à l’adolescence : entre contrainte et étayage ?
Adolescence, 2011, T. 29 n°1, pp. 113-134.