Suivre le “ motif ” de la jeunesse dans l’œuvre de W. Gombrowicz, témoigne de la nostalgie spécifique du regard que porte l’adulte sur un temps pour lui révolu. L’idéalisation de l’adolescence prise chez l’auteur permet d’envisager le regard de l’adulte, en mettant à jour le décalage avec lequel il saisit cet événement. Loin de restituer les enjeux de l’archaïque génital dans l’épreuve qu’il constitue pour la sexuation, c’est dans l’indifférence des sexes que l’adolescence est saisie. Masculin et féminin y sont indifférents en tant que c’est une forme pure, la beauté comme éphémère, qui est revendiquée dans la nostalgie de l’adulte observateur de la jeunesse. Il sera alors question de suivre trois dimensions de ce regard comme caractérisant la dimension inconsciente à l’œuvre dans ce “ motif ”, l’idéal adolescent de pureté, la relation adolescente à l’excès et enfin, la question de l’évanescence dans sa relation au temps.
Archives par mot-clé : Éphémère
Sophie De Mijolla-Mellor : l’image du corps adolescent chez botticelli
Basée sur les notions d’« image du corps » (P. Schilder) et de « pathosformel » (A. Warburg), cette étude propose de revisiter l’œuvre picturale de Botticelli du point de vue de la perception de l’adolescence comme une fiction idéalisée reposant sur une triple souffrance : la quête inaccessible de la pureté, la dimension de l’excès maniaque en relation avec le temps futur et la disparition nostalgique de temps irrémédiablement disparu de l’enfance. La méthode suivie est celle des « interactions de la psychanalyse », c’est-à-dire non pas une application de la méthode psychanalytique au déchiffrement de l’œuvre d’art mais une mise en tension ou en écho de l’écoute sensible des œuvres artistiques avec la clinique psychanalytique, ici celle de l’adolescence.
Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 449-464.