À partir d’un modèle d’institution référé au groupe, l’article dégage un processus transformationnel qui porte sur les enveloppes psychiques individuelles et collectives. Les aléas de l’intériorisation progressive du cadre rappellent que pour certains adolescents le travail sur les limites différenciatrices et le rétablissement d’une peau pour les pensées précèdent la possibilité d’une centration sur les contenus refoulés. Les capacités auto-réorganisatrices du groupe soutiennent ces changements.
À partir d’étranges formations sensorielles et de théories d’allure délirante dans certains passages adolescents, sont présentées les notions de « créations d’enveloppes sensorielles paradoxales » et de « théories fantastiques de l’adolescence ». Le recours à la sensorialité n’est ni un déficit ni une régression, mais une création paradoxale – protectrice et persécutrice – qui permet d’élaborer dans le transfert les traces refoulées du sexuel infantile inconscient, articulées aux compositions corporelles et fantasmatiques propres à l’adolescence.
Un phénomène culturel au croisement des interrogations sur le virtuel et l’adolescence pourrait être l’engouement de ces derniers pour les marques.
Comme l’image, la marque, équivalent contemporain de la mythologie, serait à la fois un objet et une relation. Cela modifierait la perspective de son étude, particulièrement en ce qui concerne les liens que les adolescents entretiennent avec elle.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7