Le terme « cloîtré » nous évoque Marcel Proust : l’auteur lui-même, mais aussi « la prisonnière » que le narrateur dit cloîtrer, contraignant chacun à deviner l’autre inlassablement pour lui échapper. En analyse, croire que l’on sait ce que l’autre pense a pris une autre forme : l’empathie ; O. Renick en a conçu un « jeu » qu’il nomme « cartes sur table », collaboration à ses yeux entre analyste et patient. Reste à savoir si ce n’est pas un jeu qui « cloître » durablement l’un et l’autre dans le transfert ?
Le terme « cloîtré » nous évoque Marcel Proust : l’auteur lui-même, mais aussi « la prisonnière » que le narrateur dit cloîtrer, contraignant chacun à deviner l’autre inlassablement pour lui échapper. En analyse, croire que l’on sait ce que l’autre pense a pris une autre forme : l’empathie ; O. Renick en a conçu un « jeu » qu’il nomme « cartes sur table », collaboration à ses yeux entre analyste et patient. Reste à savoir si ce n’est pas un jeu qui « cloître » durablement l’un et l’autre dans le transfert ?
Ce travail propose d’étudier les variations de l’empathie dans un groupe de libre parole, tant chez les psychothérapeutes que chez les adolescents qui le composent. Celui-ci constitue un des espaces de soin d’une unité d’hospitalisation qui accueille des adolescents aux prises avec une crise psychique sévère. Des données ont été recueillies sur plusieurs mois de façon à offrir une nouvelle perspective des mouvements chaotiques du groupe et ont fait l’objet d’un travail de mise en récit.
Ce travail montre, à partir d’une observation, la place que peut prendre l’abord familial des modes de fonctionnement limite à l’adolescence. Cette place n’est envisageable qu’après une nécessaire clarification du contexte lorsque de nombreux professionnels sont engagés dans la situation. Le modèle de l’attachement, la prise en compte de la réalité relationnelle, et l’engagement actif du thérapeute sont des éléments déterminants.
L’auteur considère que les moments alternés spécifiques de la relation symétrique-asymétrique facilitent le travail analytique et permettent des interprétations avec un analysant qui d’habitude a peur de la dépendance, qui est hostile envers les représentants du surmoi, et qui a besoin d’une contenance non-déclarée et d’une contribution à la cohérence du soi, comme le patient adolescent.
Le récit clinique illustre cette manière spécifique de travailler, très différente de celle adoptée dans l’analyse des patients adultes.
Par exemple, l’analyste doit pouvoir renoncer provisoirement, parfois pendant longtemps, à des interprétations trop brillantes et trop fréquentes qui pourraient souligner la supériorité de l’adulte, difficilement tolérée par l’adolescent.
Les auteurs tentent de montrer en quoi la création d’une multiplicité d’avatars dans les jeux vidéo, en particulier dans les MMORPG, procède de fonctions psychologiques différentes. Les avatars sont soit des représentants fractionnés du soi où chacun vient recomposer une partie de la personnalité du joueur, soit cette représentance est différée au profit d’une recherche brute de sensations et d’excitations motrices. Ces aspects relationnels distincts d’avec l’avatar seront illustrés à partir de vignettes cliniques d’adolescents.
Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 657-665.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7