Dans cette étude, l’auteur rappelle le lien indéfectible entre la figure du héros et le destin qui lui est réservé. L’adolescent, confronté à cet exemple aux vertus à la fois structurantes et angoissantes, peut être conduit à solliciter le droit à l’anonymat tout en revendiquant une inscription héroïque. C’est ce que le mouvement des Anonymous, au-delà des objectifs manifestes qu’il poursuit, semble représenter. L’enjeu serait de parvenir à dissocier acte héroïque et destin du héros, relevant le refus chez le sujet de payer le tribut exorbitant d’un héroïsme qui pourtant nourrit la recherche en subjectivation. Le régime de l’impossible lui servirait de toile de fond et constituerait, de ce fait, la véritable question pour l’adolescent.
L’adolescence est un moment de grande vulnérabilité identitaire en raison des bouleversements internes provoqués par l’irruption du réel pubertaire et des conséquences sur son économie psychique. Cette opération identitaire ne peut se concevoir sans une rencontre incontournable pour tout adolescent avec la question de la mort et son issue.
L’auteur tente d’interroger comment dans une société actuelle mélancoliforme, l’adolescent, en proie au spleen baudelairien, met à l’épreuve ses capacités à survivre à cette expérience de confrontation à la mort dont dépend son devenir psychique de futur adulte.
Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 253-267.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7