L’auteur propose la mise en correspondance des nombreux adolescents martyrs et meurtriers de l’œuvre de l’écrivain Mishima avec sa vie, amenant une réflexion sur le masochisme et le sadisme compris comme l’après-coup d’expériences traumatiques précoces. Tant que Mishima a réussi à sublimer en réalisant une œuvre littéraire, le masochisme a pu être utilisé comme « gardien de vie » dans une tentative de dépassement du trauma et dans l’après-coup, porteur d’un message qui cherchait à s’élaborer, cependant l’écrivain semble avoir été ensuite débordé par le potentiel de destruction des pulsions de mort désintriquées, emporté par un masochisme mortifère jusqu’à faire œuvre de disparition, sans avoir pu panser les blessures narcissiques primordiales, ni la carence d’objet primaire.
Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 393-407.