Considering the psychic changes caused by this period, adolescence brings the pubescent individual to accomplish the double task of leaving archaic passions behind, and of experimenting new ways of drive satisfaction. In order to summarize this subjective involvement specific to the adolescent process, the authors suggest the concept of « the work of adolescence ». Based on a clinical case, the present report aims at examining the main properties of the work of adolescence. This analysis is based upon an impossible adolescence due to an archaic problem anchored in the psychic functioning of the subject. Through defence mechanisms developed, such as delusional emergence and artistic production, the work of adolescence is investigated in the case of a traumatic maternal encroachment which disrupts the dynamics of identity.
Archives par mot-clé : Création
Xavier Gassmann, Céline Masson : one step in play. playing on the step : dreaming/creating
Faced with issues of changes associated with adolescence, the adolescent subject is in the throes of what, in the object-relation, comes from a necessary loss. When separation as a process is not dialectizable, it keeps the subject in a position of submission, locking him within an enclosure. To open up a space for creativity where such lock-down has occurred is the aim of workshops conducted by artists in a day-hospital. Supports ensured by the artist carry out a « portage », understood as holding and handling, in the sense that the artist establishes an encounter using subject matter that he carries psychically and is receptive to the lines and sketches of the adolescent’s formations.
Brigitte Haie : la création chez l’adolescente : l’assignation de la sublimation au registre du fantasme
Cet article tente de mettre en évidence la fonction de la sublimation comme création pour parer à l’impossible du rapport sexuel chez l’adolescente. Il s’agit d’une part, de revisiter ce concept à partir de la théorie freudienne puis de l’apport lacanien en ce domaine et, d’autre part, de saisir son articulation au fantasme et ses points de divergence.
Francois Richard: La littérature « adolescente » entre le beau et le laid
De nombreux sujets d’identité adolescente cherchent à conforter leur sentiment d’identité dans des tentatives de création marquées par le sceau de la négativité et l’idéalisation du laid. Mais la créativité y reste souvent au niveau d’une métaphorisation naïve et des signifiés thématiques.
Sont analysés les textes de Valérie Valère, adolescente, anorexique, écrivain et suicidée, qui rend compte de son passage, quasi initiatique, par l’expérience psychopathologique, dans une écriture typique d’une certaine métaphoricité habitée par l’obsession de la mort. Ceci introduit à des hypothèses sur la logique liaison-déliaison qui organise la littérature écrite par des écrivains d’identité adolescente et ayant pour thème la souffrance psychique spécifique de l’adolescence.
Simon Flémal, Alex Lefèbvre : un travail de l’adolescence impossible : entre mort, délire et création
À travers les remaniements psychiques qu’elle préside, l’adolescence convoque le sujet pubertaire dans la double tâche de s’extraire des passions infantiles ainsi que de faire l’expérience de nouvelles modalités d’accomplissement pulsionnel. Afin de rendre compte de cette implication subjective spécifique au processus adolescentaire, les auteurs proposent le concept de « travail de l’adolescence ».
En se basant sur une vignette clinique, le présent texte développe les principales propriétés de ce travail de l’adolescence. Et ce, dans les circonstances d’une adolescence impossible en raison de l’enkystement d’une problématique archaïque au sein du fonctionnement psychique du sujet. Par le biais des opérations défensives mises en œuvre, telles que l’émergence délirante et la production artistique, le travail de l’adolescence est ainsi investigué dans le cas d’un envahissement maternel traumatique venant perturber la dynamique des enjeux identitaires.
Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 299-314.
Philippe Gutton : paroles de séminaire
Le terme de politique est depuis longtemps utilisé à des approches fort différentes de la problématique de l’autre à l’adolescence, il est précisé celle de « l’autre institué » (famille, enseignant, compagnon) par ses fonctions sociétales ou institutionnelles. De cette confrontation, il émerge à la fois l’idée d’opposition difficilement opposable et d’étayage. Tout se passerait comme si la fonction du politique contribuerait à localiser, à situer dans l’espace-temps social le désir tel qu’il préside à la subjectivation adolescente.
Le politique serait un attribut statutaire du sujet parental de transfert dans la mission tierce adolescente. Ce dernier, défini depuis Le pubertaire (Gutton, 1991), serait un message singulier de la situation sociale dans laquelle l’adolescent se trouve par nécessité et souhaite derechef évoluer.
Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 9-26.
Xavier Gassmann, Céline Masson : un pas pour jouer. jouer sur le pas : rêver/créer
Confronté aux enjeux du remaniement de l’adolescence, le sujet en adolescence est aux prises avec ce qui, dans la relation d’objet, advient à partir d’une perte nécessaire. Lorsque la séparation en tant que processus n’est pas dialectisable, elle maintient le sujet dans une position d’inféodation qui le clôture dans un enfermement. Ouvrir un espace de créativité à l’endroit de ces mises en fermeture, telle est la proposition faite à partir d’ateliers de création menés par des artistes dans un centre de jour. Les supports étayés par l’artiste réalisent un « portage » entendu sur le versant du holding et du handling, au sens où l’artiste établit une rencontre à partir d’une matière qu’il porte psychiquement et dont il peut accueillir les traits, les esquisses de mise en forme de l’adolescent.
Adolescence 2012, T. 30 n°3, pp. 617-633