Cet article interroge la dysphorie de genre à partir de la notion de corps érotique. En partant de ce corps subjectif et de ses remaniements adolescents, deux cas cliniques tendent à souligner la singularité de chaque demande et leur potentielle fonction dans l’économie libidinale du sujet.
En sous-estimant l’importance de la relation affective de la mère au corps de l’infans pour la suite du développement, les théories psychanalytiques oublient le rôle majeur du corps comme « dimension vitale de la réalité humaine ». L’auteur établit une distinction entre l’image du corps comme structure fondée sur des expériences sensorielles et le corps comme objet interne, qui inclut le corps érotique et qui a pour fonction d’assurer une base solide au développement du moi et son rapport à la réalité. Les parties du corps liées à des expériences de douleur, à la déprivation ou à l’absence de contact ne peuvent être introjectées et demeurent clivées du corps objet interne, occasionnant des troubles du développement qui peuvent aller jusqu’à des perturbations graves du lien à la réalité.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7