Cet article reprend les étapes d’une « psychothérapie par le virtuel » auprès d’un adolescent psychotique. Au fil de son évolution, nous verrons comment l’usage d’un jeu informatique finit par se constituer comme le vecteur d’une première adresse transférentielle du psychotique sur le clinicien.
Le virtuel sera donc déconstruit à la loupe du pathologique pour révéler sa fonction de « surgissement », spécifique de ce qu’on nomme la cybernétique.
Cette fonction de surgir est triple. En premier lieu, sa contingence charge le surgissement de promesses, de nature à en espérer tout autre chose et bien plus que ce que la machine est en mesure de fournir. Ensuite, l’apparente autonomie de la machine que crée ce surgissement soulage le patient qui peut se leurrer de ne pas être à l’origine de ses représentations. Enfin, ce générateur de représentations permet de présentifier formellement le symptôme, de sorte à créer ce que Freud appelait une « force de pulsion de guérison » préparant une relation transférentielle.
Adolescence, 2012, T. 30, n°1, pp. 179-189.