Il arrive qu’un adolescent transfère sa propre désorganisation interne sur les personnes qui l’entourent. Entre elles, des incompréhensions et des tensions émergeront. La problématique que l’adolescent leur demande inconsciemment d’héberger peut induire une grande violence interpersonnelle, au risque de dévaster les liens institutionnels. Différents exemples éclairent les mécanismes intersubjectifs à l’œuvre.
Après plus de soixante-dix ans de paix en Europe occidentale, on peut s’interroger sur le destin de la destructivité sous ces conditions inédites. On assiste peut-être à ce que l’on peut assimiler à des « guerres civiles » : suicides, ruptures familiales, judiciarisation de la vie civile. Deux vignettes cliniques, l’une illustrant les guerres intrafamiliales, l’autre les guerres institutionnelles sont complétées par quelques comparaisons entre ces deux formes et quelques considérations sur la différence entre passages à l’acte individuels et collectifs.
L’auteur tente, à travers ce travail, de repérer les lieux de conflits de la parentalité dans le contexte migratoire. Il met l’accent sur la dimension intra et intergénérationnelle de ces conflits ainsi que sur l’absence de traces à partir desquelles les parents pourraient entrer en résonance avec l’adolescence de leurs enfants. Il cherche à dégager ces conflits du cadre restreint de l’intra-psychique, pour les inscrire dans un cadre plus global, interpersonnel, interpsychique qui inclut l’impact de l’environnement professionnel et social. Il propose les consultations thérapeutiques parents/adolescents, ouvertes sur le Réseau, comme une alternative au travail de remaillage de la parentalité et des fonctions parentales.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7