À partir du vécu subjectif des protagonistes du film Loup & Chien (2023), les auteurs se penchent sur l’exploration de genre à l’adolescence, sur une île prétendument coupée de toute mondialisation. Évoluant sur un territoire à distance de la société de consommation, d’où provient leur tendance à l’exploration de genre opérée sous le regard tantôt bienveillant, tantôt hostile des adultes ? Comment les habitants de l’île reviendront-ils ou non sur leur système de normes figé par la tradition religieuse ?
Développer le thème de la culture entre amis est mettre l’accent sur les idéaux communs se construisant en cette occasion. Dans un premier chapitre “ cette culture adolescens ou intersubjectale ” est différenciée de “ la psychologie des pères et des mères ” intergénérationnelle. Elle contribue à construire les communautés adolescentes de référentiel a-familial.
Il convient de distinguer groupes de pairs et communautés d’amis. Les premiers sont en dialectique de classe avec les institutions. Les secondes ont des relations intercommunautaires inter et intragénérationnelles. Ces points de vue théoriques se terminent sur l’analyse de l’amitié adolescente de Paul Cézanne et Émile Zola et son devenir.
Les adolescents se retrouvent sur la toile après les cours. Les réseaux sociaux, et notamment Facebook, prennent une large place dans leur vie virtuelle. L’univers virtuel apparaît comme une véritable plateforme de jeux et d’enjeux pour l’adolescent. Nous envisagerons une partie du dispositif Facebook, dans cet article, comme un théâtre de soi, une scène en soi et pour soi. Parler de Facebook comme d’une scène où l’adolescent s’expose, présuppose qu’il y a un spectacle à voir, et nous pouvons nous demander s’il ne s’agit pas du spectacle du moment adolescent, de la projection de certains fantasmes, de scénarios internes qui nous sont permis d’entrevoir par la fenêtre de Facebook. Nous développerons au travers du cas d’Elisa comment Facebook peut devenir un lieu propre à l’adolescent, une interface sur laquelle se met à distance l’effroi adolescent tout en proposant un lieu d’identification aux pairs.
Ce texte propose d’interroger la place des expériences de l’adolescence à partir d’une réflexion historique et politique sur le sens de la communauté. Si la jeunesse fut toujours en première ligne dans les mouvements d’insurrection et d’émancipation de la civilisation, les désastres du XXe siècle ont imprimé leur marque sur les réalisations humaines et ont profondément perturbé le rapport de l’action au projet et la confiance en l’avenir. La violence de l’acte est en nous, jusque dans les formes extrêmes par lesquelles nous nous protégeons. Imaginer comment se rapprocher de l’adolescence et inscrire ses manifestations dans le rythme plus vaste des générations suppose de reconnaître cette atteinte et cette contradiction au cœur de la communauté, et de prendre soin, à tous les moments de la vie humaine, de la longue métamorphose dans laquelle nous sommes engagés.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 119-129.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7