Adolescent school phobia is associated with an anxiety so great that the resulting inhibition becomes an obstacle to the patient’s access to a fantasy life. It is often coupled with the conduct of at-home claustration, which calls our attention to the archaic fantasy of the Claustrum developed by D. Meltzer. This is a form of intrusive projective identification that thwarts the oedipal conflict by opposing the differentiation process. We will develop these notions using a clinical case.
La phobie scolaire de l’adolescent s’accompagne d’une angoisse si massive que l’inhibition en résultant constitue un obstacle à l’accès à la vie fantasmatique du patient. La conduite souvent associée de claustration à domicile nous oriente vers le fantasme archaïque de Claustrum développé par D. Meltzer. Il s’agit d’une forme d’indentification projective intrusive qui contrarie le conflit œdipien en s’opposant au processus de différenciation. Nous déployons ces notions à travers un cas clinique.
L’auteur aborde différents vécus de claustration à l’adolescence à partir d’une situation clinique et de plusieurs opéras. Il examine les trajectoires singulières de Bérangère, séquestrée par sa mère, ainsi que de Pamina, captive de la Reine de la Nuit ; puis Siegfried, prisonnier des griffes de Mime et Tannhäuser, retenu par la déesse Vénus. Ces quatre situations invitent à diverses déclinaisons du réagencement imagoïque qui précède l’investissement d’objets substitutifs.
La tendance à se reclure dans l’espace familial est une tendance manifeste de l’adolescence. La sortie de l’enfance, avec la « décroyance parentale », se marque par une claustration hostile dans l’enclos de « sa » chambre, au moins jusqu’à l’acte de « déclaustration » soudaine. Le cas d’Alexis, l’un des premiers saints, mérite de baptiser un « complexe » comme paradigme clinique : trouvant le moyen de s’incruster incognito dans la maison du père et menant une double vie, après avait cherché hors des idéaux familiaux un Ailleurs salutaire. Comment ne pas y reconnaître un fantasme majeur de l’adolescence, comme le confirmera le récit kafkaïen de la La Métamorphose ? Il est troublant de le retrouver, au-delà du temps et des cultures, dans le phénomène nommé Hikikomori – « auto-séquestration » des adolescents japonais – réduit à un syndrome, alors qu’il s’éclaire du drame inconscient ici reconstitué.
Adolescence, 2023, 41, 1, 37-49.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7