La laïcité, corrélée au projet méritocratique, a été l’instrument d’une construction politique d’un Mit-sein aujourd’hui en crise. Cette laïcité comme principe de gouvernement raisonnable des hommes, n’a exclu ni les solutions violentogènes, ni les représentations naturalistes des trajectoires scolaires Or, l’École est aujourd’hui confrontée au « temps du pluriel », à une demande croissante de pluralité culturelle et cultuelle. Et cette École démocratique massifiée, sous son apparente neutralité sociale et politique que signe l’idéologie laïque, renverse le rapport au sentiment d’injustice sociale : plus l’École est en apparence ouverte au plus grand nombre, plus l’échec scolaire est perçu comme production singulière des individus, d’où ce sentiment récurrent de déshonneur individuel, voire même familial et social. Ce cas d’école est à saisir au travers du prisme du déni du Politique par l’institution scolaire. La question scolaire est aujourd’hui selon nous, nourrie d’inégalités sociales, sexuelles et ethniques face à l’Institution elle-même.
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Béatrice Mabilon-Bonfils : jeux du pouvoir et du désir dans l’école. pour une lecture psychanalytique de la relation savoir/pouoir
L’École, à la fois organisation symbolique du corps social, mais aussi mise en ordre/construction du sujet fonctionne sur les jeux du pouvoir et du désir. Mais cette conception de la construction singulière du désir de savoir des individus doit se combiner avec une analyse de l’École et des relations à l’Autre que produit l’institution scolaire. Il sera alors possible d’apprécier, le Malaise dans l’Institution scolaire française ; actrice/promotrice d’une citoyenneté républicaine moniste. Dans le modèle citoyen français, dont l’École est le ferment, l’Autre doit devenir le Même. Cela donne un éclairage des tensions actuelles dans le lieu scolaire.
Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 655-672.