Adolescence is part of a specific approach of time which upheavals the ontogenetic development of the being. In that sense, it becomes a morphogenetical catastrophe that has to be assimilated by the subject. Being a fundamentally structuring stage of development on the psychological level, it takes into account former experiences and points of breaking up. However, pain does not systematically mean breakdown or crisis though it normally partakes to a morbid interpretation.
The preliminary and early encounter with the sexual in the framework of a sexual assault having taken place during the latency period alters the traditional unfolding of the psychological balance. On the social level, such a preliminary emotional experience entails a specific perception of a catastrophic nature and most of the times does it inscribe the experience within a destructive vision, i.e. altering the totality of the elements that are part of the subject’s psychological stability. However, the taking over of this experience of the sexual as a life experience were not to be understood as an involution process or as a damming of the psychological evolution but were to be understood in terms of a stage that would have to be taken an account of in the successive unfolding of the catastrophes inscribed within human ontogenesis, thus connotating more specifically the stage of adolescence, itself being a specific time within the revelation of the sexual attempt. The latter would then become a moment of personalization by the subject of what is to him specifically an intimate catastrophe.
L’adolescence constitue une temporalité spécifique qui bouleverse le développement ontogénétique de l’être. En ce sens, elle est une catastrophe morphogénétique qui doit être assimilée par le sujet. En tant qu’étape structurellement fondamentale sur le plan psychique, elle tient compte des expériences et des points de rupture antérieurs. Cependant, la souffrance ne rime pas systématiquement avec rupture ou crise, bien quíon lui attribue généralement un caractère mortifère. La rencontre préalable et précoce avec le sexuel dans le cadre d’un attentat sexuel survenu à la période de latence modifie le déroulement classique de l’équilibre psychique. Sur le plan social, ce vécu expérentiel initial engage une perception spécifique de nature catastrophique et inscrit, le plus souvent, le vécu dans une vision destructrice, c’est-à-dire modifiant l’ensemble des éléments que constitue la stabilité psychique du sujet. Cependant, l’appropriation de cette expérience du sexuel comme expérience de vie ne serait pas à concevoir comme un processus d’involution ou de barrage de l’évolution psychique, mais serait à réfléchir comme une étape à prendre en compte dans le déroulement successif des catastrophes inscrites dans l’ontogenèse humaine, connotant, de ce fait plus particulièrement la phase de l’adolescence qui constitue un temps singulier dans la révélation de l’attentat sexuel. Celle-ci se révélerait alors être un moment de personnalisation par le sujet de ce qui est pour lui une catastrophe intime.
Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 59-70.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7