Les projets des mineurs isolés étrangers sont au carrefour de l’imaginaire migratoire, du rêve d’avenir personnel ou familial et du projet personnalisé co-construit avec les éducateurs. Bien souvent, ceux-ci s’opposent dans une pratique où l’adaptation à la réalité doit se faire en renonçant aux rêves considérés comme « utopiques ». Basé sur une recherche anthropologique auprès d’une vingtaine de jeunes mineurs isolés étrangers (MIE) pris en charge en Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) en Aquitaine et en s’aidant du concept d’espace potentiel théorisé par D. W. Winnicott, cet article propose de penser différemment la construction du projet chez ces jeunes en considérant leurs rêves d’avenir comme de possibles leviers d’accompagnement.
Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 633-649.