Ce travail montre, à partir d’une observation, la place que peut prendre l’abord familial des modes de fonctionnement limite à l’adolescence. Cette place n’est envisageable qu’après une nécessaire clarification du contexte lorsque de nombreux professionnels sont engagés dans la situation. Le modèle de l’attachement, la prise en compte de la réalité relationnelle, et l’engagement actif du thérapeute sont des éléments déterminants.
Les notions métapsychologiques de pulsion et d’instinct doivent être soigneusement distinguées. Elles le sont dans l’allemand de Freud, qui utilise les termes Instinkt et Trieb de façon absolument différenciée. Elles ont été toujours confondues dans la psychanalyse depuis la traduction anglaise syncrétique de Strachey par instinct. L’instinct et la pulsion s’opposent, chez l’homme : par le caractère inné et adapté d’un côté, acquis (précocément) polymorphe et anarchique de l’autre côté. La recherche de l’apaisement (instinct) s’oppose à la recherche de l’excitation (pulsion).
Chez l’homme, il existe des comportements instinctuels d’autoconservation, dont la théorie de l’attachement a montré l’étendue, la précocité (compétences) et le caractère intersubjectif. En revanche dans le domaine sexuel, l’instinct n’apparaît qu’à la prépuberté ou la puberté. C’est dans le « silence » de l’instinct sexuel, entre la naissance et la puberté, que surgit et se développe la pulsion sexuelle. Elle le fait en étayage sur l’instinct d’autoconservation par le processus de la séduction généralisée.
À la puberté, l’instinct sexuel doit composer avec la pulsion infantile, qui a déjà « occupé la place ».
C’est la pulsion sexuelle infantile refoulée dans l’inconscient qui est l’objet de la psychanalyse.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7