The real is not merely the excess that invades or overwhelms us; it is also what is not perceived as not having been sufficiently given and which always eludes us. On the individual and collective scale, it takes the form of economic rationale and unrealistic positivism.
Art, as a falsification of the real, is a useful remedy, or even a rescue, in helping to ward off the prevailing economism that disenchants our reality by enabling a reinvention of oneself and the world. But it veers into absurdity and destructiveness if it does not remain tangential to the external and internal limits of the real. There can be only one indication for psychoanalysis today: disenchantment in the face of the real. It offers an adventure it offers to the subject who wishes to taste the vitality of truth and freedom, to be free to confront pain and surmount it in order not to be “really” afraid.
Le réel n’est pas seulement le trop qui nous envahit ou nous déborde, c’est aussi ce qui n’est pas perçu de ne pas avoir été suffisamment donné et qui toujours échappe. Le réel à l’échelon individuel ou collectif, c’est le rationnel économique et son positivisme irréaliste.
Pour parer au tranchant de l’économisme ambiant qui désenchante notre réalité, l’Art en tant que falsification du réel est d’un utile recours voire secours pour se réinventer soi et le monde. Mais il verse dans l’absurde et la destructivité s’il ne reste pas tangentiel aux limites tant internes qu’externes du réel. La psychanalyse pourrait aujourd’hui n’avoir plus qu’une seule indication : le désenchantement face au réel. L’aventure qu’elle propose au sujet qui veut goûter à la vitalité de la vérité et à la liberté libre de se confronter à la douleur, et de la dépasser pour éviter d’en avoir « réellement » peur.
Adolescence, 2021, 39, 1, 69-94.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7