Chez l’adolescent, la demande de soutien à la mise en place d’une transition médicale va à l’encontre des théories psychanalytiques traditionnelles. Dans cet article, l’auteur fait état des métaphores les plus récurrentes, repérées dans les discussions sur la transition de genre. À partir des notions de contagion, de naturalité de genre et d’amputation, il tente de percer à jour les angoisses propres aux analystes d’une part, et à la psychanalyse en tant que champ théorique d’autre part.
La survenue d’un passage à l’acte parricidaire à l’adolescence engage la nécessité d’une évaluation psychiatrique et psychopathologique. Les enjeux d’après-coup du traitement œdipien sont particulièrement sollicités chez l’adolescent comme chez les cliniciens chez lesquels la fascination et l’emprise peuvent entraver le processus thérapeutique. La dimension perverse est présente comme organisation défensive au secours d’une porosité entre dedans et dehors, fantasme et réalité.
Le concept d’états-limites interroge la nosologie, la psychopathologie et le soin. Ce concept-limite est abordé d’une part au regard de la problématique bébés/ados, d’autre part dans la perspective des structures institutionnelles. L’auteur souligne l’importance d’une lecture à double sens de la théorie de l’après-coup, avant de rappeler quelques repères de la problématique bébés/ados. L’exemple des Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) est enfin pris pour réfléchir aux structures intermédiaires.
Cet article envisage les relations entre tentative de suicide à l’adolescence et relation symbiotique aux premiers objets, à partir de la façon dont un patient adulte est susceptible d’élaborer après-coup à la fois une tendance suicidaire de son adolescence, la reviviscence pubertaire de ses désirs œdipiens infantiles et la rémanence d’un mode symbiotique de relation.
Après avoir décrit les plaintes ordinaires, nécessité du temps de l’adolescence, ce texte, à partir d’un travail clinique, présente les spécificités de l’apparition et du travail thérapeutique avec la plainte de l’adolescent. La place d’une scène traumatique pour manifester la plainte et son contenu, faits d’investissements narcissiques très intriqués aux investissements libidinaux sont considérés comme caractéristiques de la plainte à l’adolescence.
De P. Mâle à Ph. Gutton, la spécificité du travail d’adolescence s’est affirmée produisant de grands développements en rapport avec les perspectives contemporaines de la psychanalyse et non sans effet sur celle-ci. Les renouvellements métapsychologies ont été ordonnés à la nécessité de rendre compte de la diversité de la clinique de l’adolescence. Il s’agit toujours d’abord de la confrontation du jeune adolescent au génital pubertaire. La portée traumatique de cette émergence, en rupture initiale avec la période de latence et avec l’organisation génitale infantile narcissique phallique, détermine des modes de défense qui peuvent être de type archaïque en rapport avec des failles primaires de l’organisation psychique. L’impact de la puberté les révèle en les actualisant, et l’adolescence comme travail psychique en détermine le destin. La psychothérapie des adolescents garde de la psychanalyse l’essentiel de la méthode, l’association des idées, mais celle-ci est alimentée par le thérapeute au service de la mise en représentations et de la mise en mots. La disponibilité psychique et la plasticité identificatoire de l’analyste lui permettent de trouver, dans le style qui lui est propre, le ton juste et la bonne distance.
Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 217-234.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7