Les enfants et adolescents adoptés dans le cadre d’une adoption internationale portent non seulement le passage d’une filiation à l’autre mais aussi d’un pays, d’une culture à l’autre. Pouvoir donner du sens à ce qui se joue dans l’actuel des interactions familiales impose d’y porter un regard multiple, s’appuyant sur une approche transculturelle pour complexifier la question de l’altérité de l’enfant. Cette lecture se décline en plusieurs axes : l’histoire transgénérationnelle du ou des parents, l’histoire de l’enfant et les conséquences des conditions de vie avant l’adoption, la multiplicité des loyautés et sentiments d’appartenance de l’enfant adopté et les représentations familiales de l’altérité de l’enfant. Ce n’est qu’à travers ce métissage des lectures que pourra être rétablie une vérité psychique au plus près de l’histoire de l’enfant, sans discontinuité entre l’avant et l’après adoption et que pourra être abordée la coexistence d’affiliations multiples de l’enfant adopté à l’étranger sans que celle-ci ne soit vécue comme menaçant le lien de filiation.
Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 521-530.