The lockdown was a litmus test of the quality of adolescents’ relationship with their parents. Some enjoyed the unexpected availability of their parents; others suffered from being sequestered in close quarters with them. Some continued to gather in groups without regard for the health regulations. Lockdown parties were held in secret, as were many parties after the lockdown, with the same disregard for precautionary measures. This article analyzes such transgressions as a way of fabricating intensity of being, carried out with the ambivalence of a “I know, but still” attitude.
Le confinement a été un révélateur chimique de la qualité de relation des adolescents avec leurs parents. Certains se sont épanouis en vivant une disponibilité inattendue de leurs parents ; d’autres ont souffert d’être cantonnés dans une proximité pénible avec eux. Certains ont continué de se voir en groupe sans souci des précautions sanitaires. Des lockdown parties se sont tenues de manière clandestine, comme bien des fêtes après le déconfinement dans la même suspension des gestes de prévention. L’article analyse ces transgressions comme une manière de fabriquer de l’intensité d’être, dans l’ambivalence d’un « Je sais bien mais quand même ».
The author takes off from a prior work relating the place of remorse in the analysis of an adolescent who became a murderer in order to reread and re-interpret the place of this affect in the texts where Freud speaks of his self-analysis. He points out an implicit theory, which ties in with the explicit theory, barely sketched out, and emphasizes in particular the active and positive side of this affect most often presented as a handicap. He then shows the different faces that remorse can assume in the treatment of the adolescent, working with the principle characteristics pointed out in the preceding discussion, so as to facilitate its detection, its being taken into consideration, and its evolution. This study also seeks to help better differentiate the major affects and to show how to position ourselves when one of them appears central and dominant, whether it be shame, guilt, sadness, or remorse.
Agnès, who is in her fifties, is thinking about ending her analysis, but would like to understand why deep inside she still has the contradictory impression of being a victim, all the while feeling terribly guilty. Then she has a dream wherein she replays the way she experienced her puberty. The analysis of this dream, and of another, focused on separation, leads her perceive that she had a bad experience of this crucial moment because of her excessive attachment to her mother and because she shut herself up inside her contradictions.
L’auteur s’appuie sur un précédent ouvrage relatant la place du remords dans l’analyse d’un adolescent devenu meurtrier pour relire et réinterpréter la place de cet affect dans les textes où Freud témoigne de son auto-analyse. Il en dégage une théorie implicite, qui rejoint la théorie explicite, à peine ébauchée, et il souligne en particulier la face active et positive de cet affect présenté le plus souvent comme un handicap. Il montre ensuite les différents visages que prend le remords dans la clinique de l’adolescent en partant des principales caractéristiques qui se sont dégagées des analyses précédentes, de façon à en faciliter le repérage, la prise en compte et l’évolution. Cette étude veut aussi contribuer à mieux différencier les affects majeurs et à montrer comment se positionner quand l’un d’entre eux apparaît central et dominant, qu’il s’agisse de la honte, de la culpabilité, de la tristesse ou du remords.
Agnès, la cinquantaine, envisage de terminer son analyse, mais voudrait comprendre pourquoi elle garde toujours au fond d’elle-même l’impression contradictoire d’être une victime, tout en se sentant terriblement coupable. Elle fait alors un rêve où elle remet en scène la façon dont elle a vécu sa puberté. L’analyse de ce rêve, puis d’un autre, centré sur la séparation, la conduit à repérer qu’elle a mal vécu ce moment crucial en raison d’un attachement excessif à sa mère et du fait qu’elle s’est enfermée dans ses contradictions.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7