L’exploration d’un cas clinique va nous permettre d’aborder les enjeux mais aussi les achoppements dans le processus de subjectivation chez l’adolescent. Ce dernier, confronté à l’altérité interne et externe, tente d’assurer sa continuité identitaire tout en se transformant. Nous allons montrer comment la rencontre thérapeutique, en tant qu’espace transitionnel, peut favoriser le jeu identificatoire et l’union progressive des parties clivées de la personnalité en cours de subjectivation.
La dépendance psychique pendant l’adolescence est ici traitée sous deux angles : la relation Moi/autre et la polarité intériorité/extériorité. Dans ce passage de l’enfance à l’âge adulte, l’expérience de séparation de l’objet est le versant central de la question de la dépendance, particulièrement dans les addictions. Nous voulons montrer le caractère paradoxal du processus de séparation à l’adolescence, son noyau primaire et œdipien dans l’imbrication desquels se situe le fondement de ses impasses.
L’auteur examine les conditions de la transmission, en explorant à travers une histoire clinique les prérequis de celle-ci : l’écart entre les générations, la capacité de faire face à la perte et à l’altérité, la mise en route d’un processus exogame, l’organisation d’une tiercéité.
L’auteur s’intéresse à la polémique sur la dangerosité des NTIC pour la santé mentale des adolescents. Il relève chez les « défenseurs » des NTIC un déni du problème soulevé par leur usage excessif et de l’importance du lien interhumain, une affirmation discutable de leur valeur auto-thérapeutique, et un usage détourné de concepts psychanalytiques. Il rattache cette position à une intolérance à l’altérité interne et externe propre à notre modernité et favorisée par la virtualisation de l’expérience.
Si le modèle de l’organisation infantile de l’économie psychique constitue le paradigme de la cure analytique, le modèle du processus de fin d’adolescence pourrait-il être celui de la “ terminaison ” de l’analyse ? La notion de pulsion d’emprise, constituant de l’appareil psychique, différenciée de celle de relation d’emprise, notamment dans ses aspects mortifères et négatifs, servira de base pour explorer les processus en jeu pour asseoir les assises narcissiques du sujet et lui permettre de se dégager d’une relation aliénante à l’objet primordial, condition de sa subjectivation.
“ On discute, au nom de la psychanalyse, la conception de l’altérité chez Emmanuel Lévinas et en souligne ce qu’elle a de définitif. On se place au point de vue non de la psychanalyse, mais de la philosophie quand elle en reprend l’hypothèse fondamentale (l’inconscient). On montre en quoi, pour l’altérité même, l’affirmation du savoir philosophique, mais d’un savoir philosophique énonçant l’inconscient, et sa réalité, le sexe, devient essentielle. Il apparaît alors que ce savoir doit donner toute leur vérité aux trois révélations : chrétienne, juive et islamique ”.
Le propos de cet article est d’explorer la rue comme espace de confrontation possible pour l’adolescent à la nouveauté pubertaire, en terme d’altérité radicale et de rencontre possible. Ceci nous conduira à développer la dialectique entre le monde intra-psychique de l’adolescent, confronté aux effets du réel pubertaire inaugural, et celui du social, en tant que lieu de figuration possible de ce réel par la rencontre de l’autre de l’Autre sexe. Nous reprendrons ainsi les enjeux dialectiques des perspectives théoriques développées par la revue Adolescence (Philippe Gutton) et celles avancées par le Bachelier (Jean-Jacques Rassial), passant d’une référence intrapsychique et intrafamiliale, à celle du social en tant que lieu de constitution du symptôme adolescent.
L’adolescence, catégorie récente propre au monde occidental, tend à se désolidariser de la puberté comme événement physiologique universel. Ce n’est pas tant la disparition des rites qui est en jeu mais le relâchement du lien de solidarité entre le phénomène de la puberté et la désignation – mais aussi le traitement – social(e) de l’adolescence. À partir de l’exemple des pratiques de scarifications à l’adolescence, je voudrais proposer l’hypothèse d’une augmentation d’actes-symptômes qui s’alimentent de cet écart et tendent paradoxalement à la fois à le réduire – c’est-à-dire à réinscrire une reconnaissance identitaire intime et sociale des formes d’altérité engagées par la puberté – mais aussi, conjointement à rejeter ces mêmes formes d’altérité.
Cet article croise les points de vue psychanalytiques et anthropologiques pour analyser les logiques de fractures sociales à l’adolescence lorsqu’elles s’éprouvent et se légitiment en termes de fractures « ethniques » ou « raciales ». Il est fait de ces revendications le symptôme d’une rupture grave dans les montages entre altérité et identité. Le destin de nombreux jeunes, pourtant voués à entrer dans un monde laïque et commun, y est envisagé comme réponse à une logique de ségrégation.
Il s’agit, de montrer et d’analyser, deux mouvements de sexualisation à l’adolescence et leurs aléas. Le premier mouvement psychique, chaste, « courtois « , est la condition sine qua non du second. Il favorise lareconnaissance et l’élaboration des émotions, l’émergence d’une pensée personnelle et l’acceptation de l’altérité. Durant ce premier mouvement psychique, l’illusion quasi délirante d’appartenir aux deux sexes est peu à peu abandonnée grâce à l’expérience amoureuse qui utilise le partenaire, double un peu dissemblable, pour se dégager des parents œdipiens. À l’aide de cette expérience émotionnelle, l’adolescent modifie ses liens à ses objets d’identification et d’amour, prend conscience de certains de ses modes de pensée.
Le second mouvement, élargit la capacité à apprendre par expérience, l’insight, l’acceptation de l’altérité, rend possible l’intimité sexualité génitale stable et épanouissante grâce à l’intégration de la bisexualité psychique.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7