This paper questions the longing for completeness which is lurking behind the manifold so to say » love experience « . Starting from an heterogeneous documentation, a fiction is here suggested swaying the traditional representation of the mother-child symbiosis towards a representation of the completeness child-placenta : i.e. the » Eutherian didyme » becoming the priviledged metaphorical support enabling to suggest the absolute of completeness.
Such a forever lost didyme feeds an unquenchable quest. The companions of the love experience, whatever it may be, appear to be imperfect substitutes, cathexed with an unattainable mission. They are always more or less » imaginary « .
Cet article interroge l’aspiration à la complétude qui est décelable derrière la diversité de ce qu’on nomme » expérience d’amour « .
A partir d’une documentation hétérogène, une fiction est proposée qui fait vaciller la représentation de la fusion mère-enfant au profit d’une représentation de la fusion mère-enfant au profit d’une représentation de la complétude placenta-enfant: le » didyme placentaire » est un support métaphorique privilégié pour évoquer l’absolu de la complétude.
Ce didyme à jamais perdu alimente une intarissable quête. Les compagnons de l’expérience d’amour, quelle qu’elle soit, apparaissent comme des substituts imparfaits, investis d’une impossible mission. Ils sont toujours plus ou moins » imaginaires « .
La création et l’investissement d’une image de soi à venir semblent nécessaires, à l’adolescent et à l’adulte, pour être (considérés comme) « normaux ». Autrement dit, ce qu’il est convenu d’appeler « projet » a un rôle central dans la vie psychique.
Ce travail se propose de montrer que, si le projet est toujours à considérer comme « stratégie d’immortalité », sa fonction se trouve radicalement modifiée par la rencontre de l’adolescent avec le « mortifère » de la mort.
Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 443-460.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7