The concept of borderline states raises questions about nosology, psychopathology and treatment. This borderline-concept will be approached, on one hand, with regard to the baby/teen problematic, and, on the other hand, from the perspective of institutional structures. The author stresses the importance of a two-way reading of the theory of deferred action, then recalls some principles of the baby/teen problematic. Lastly, the example of Therapeutic, Educative and Pedagogical Institutions (ITEP) is presented as a way of thinking about mediating structures.
Le concept d’états-limites interroge la nosologie, la psychopathologie et le soin. Ce concept-limite est abordé d’une part au regard de la problématique bébés/ados, d’autre part dans la perspective des structures institutionnelles. L’auteur souligne l’importance d’une lecture à double sens de la théorie de l’après-coup, avant de rappeler quelques repères de la problématique bébés/ados. L’exemple des Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) est enfin pris pour réfléchir aux structures intermédiaires.
The concept of the difficult adolescentenables us to escape from the nosographic trap of attributing the causes of violence solely to the one who commits it. Considering the question of the bond offers the possibility for a complex critical analysis of environmental factors, especially institutional ones, that contribute to violence. By discounting the relational, institutional administrations contribute to the reification of the subject, making both the public and professionals more vulnerable. As secret accomplices to violence, institutions reap what they sow.
Le concept d’adolescent difficile permet de sortir du piège nosographique consistant à rejeter les causes de la violence sur son seul auteur. La dimension du lien offre une analyse complexe et critique des déterminants environnementaux, notamment institutionnels, de la violence. En évacuant la relation, des gouvernances institutionnelles contribuent à réifier le sujet, vulnérabilisant les publics comme les professionnels. Sécrétrices de violence, les institutions la récolteraient ainsi en retour.
The first sexual intercourse of the adolescent is a specific moment when his being-in-the world changes (i.e. His relationship to the world),stamping its traces within both his body and psyche. Being utterly constituent of his future as an adult, it does not however makes him totally an adult as such. With référence to the load of excitement it carries with it, one may consider it as both some kind of necessary and building trauma in the evolution of the subject, hereby violently confronted to the fundamental question of his desire and enjoyment.Supporting myself on some specific reading and understanding of freud’s approach of trauma, repetition and the death instinct, i will suggest that one might view such a « trauma » of the first intercourse at adolescence as some kind of « perspective object » for the psyche, enacting some « anticipatory repetition » : the latter enabling to thwart the destructuring aspects of such a trauma for the psyche, e.g. Softening its load of excitement by « partly » elaborating – through the repetition(s) included in such an act – the traumatic effect of the unexpected surge of the other in oneself, i.e. The very other revealing itself in the acute moment of excitement with which the adolescent will have to deal with in order to become an adult. Such a question will be illustrated with the case of an adolescent whose obsessional symptoms and their symptomatic unfolding in psychotherapy may be retrospectively understood as caught within that very « anticipatory repetition ».
Becoming an adult forces the confrontation to the second time of the oedipian conflict within a sequence implying some distance with the first love or hate objects. The outcome of the access to the adult stage and to the processes of sublimation depend on the quality of the psychological work over the links with the objects all along the stages going from latency to post-adolescence. A research on the elaboration of the depressive position at adolescence, starting from the rorschach and tat tests, shows that such an elaboration becomes possible only after adolescence as such.
The author questions the specificity of the treatment of adolescents through a clinical case:Ê An analyzed child asks to resume treatment at adolescence. Such a request is examined mainly from the point of view of the dynamics of both transference and counter-transference giving both situations a quite different angle. The aim of such a paper is to contribute to a bettering of adolescent psychoanalysis and to cast a new light on both analogies and differences with child analysis.
Le premier rapport sexuel de l’adolescent constitue un moment particulier de changement de son être au monde (de son rapport au monde) inscrivant ses traces dans son corps comme dans sa psyché ; pleinement constitutif de son devenir adulte il ne fait pourtant pas non plus forcément de lui un adulte. Au regard de la charge d’excitation qu’il porte, on peut le considérer comme un traumatisme à la fois nécessaire et constructif dans l’évolution du sujet, ici vivement confronté à la question fondamentale de son désir et de sa jouissance.
En s’étayant sur une certaine lecture de la question du traumatisme, de la répétition et de la pulsion de mort chez Freud, je proposerai de voir ce « traumatisme » du premier rapport sexuel de l’adolescent comme une sorte « d’objet de perspective » pour la psyché, mettant en jeu une « répétition anticipatrice » ; celle-ci permet de déjouer les aspects déstructurants pour la psyché de ce « traumatisme » ; notamment elle en en atténue sa charge d’excitation, en élaborant « partiellement » et préalablement par la ou les répétition(s) incluse(s) dans cet acte, l’effet traumatique du surgissement inattendu de l’Autre en soi, l’Autre soi-même qui se révèle dans le moment aigu de la jouissance et avec lequel l’adolescent, pour son « devenir adulte » va avoir à faire. Cette question sera illustrée par le cas d’un adolescent où les symptômes obsessionnels et leur déploiement fantasmatique dans la psychothérapie pourraient être entendus rétroactivement comme pris dans cette « répétition anticipatrice ».
Devenir adulte impose la confrontation au second temps du conflit œdipien, dans une séquence qui implique la prise de distance avec les premiers objets d’amour et de haine. De la qualité du travail psychique sur le lien aux objets, tout au long des étapes qui vont de la latence à la post-adolescence, dépend l’issue de l’accès à l’âge adulte et aux processus de sublimation. Une recherche portant sur l’élaboration de la position dépressive à l’adolescence, à partir du Rorschach et du TAT, montre que cette élaboration ne devient possible qu’à partir de la grande adolescence.
L’auteur aborde la question de la spécificité des traitements d’adolescents à travers un cas clinique : un enfant analysé demande à reprendre un traitement à l’adolescence. Cette demande est examinée surtout du point de vue de la dynamique du transfert et du contre-transfert, qui donne aux deux situations un caractère très différent. Le but de cet article est de contribuer au progrès de la psychanalyse de l’adolescent et de mettre en relief les analogies et les différences avec la psychanalyse de l’enfant.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7