À partir d’un cas de cure psychanalytique de jeune adulte, cet article cherche à cerner les caractéristiques du passage, au-delà de l’adolescence, vers la vie d’adulte. Il s’agit d’une patiente de structure hystérique comportant une dimension psychosomatique et une propension à l’agir. La cure permit le développement après-coup d’un processus d’élaboration du pubertaire jadis empêché. La façon dont la multiplicité des pulsions partielles prégénitales infantiles peut être ressaisie dans une synthèse génitale « polyphonique » est étudiée. La subjectivation adulte se nourrit de la proximité du sexuel infantile, la meilleure façon d’éviter une structuration adulte défensive et inauthentique serait donc de tolérer en soi tout une part d’enfance et d’adolescence.
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Phillippe Jeammet : être adulte ou comment gérer la place de l’infantile
La rapidité des changements sociaux actuels nous obligent à nous interroger sur ce qui fonde l’entrée dans la vie adulte. Etre adulte apparaît davantage comme une modalité de fonctionnement psychique, sujette à des fluctuations, que comme un état. Ce mode de fonctionnement ne réfère pas tant à un idéal absolu qu’aux potentialités d’un sujet donné dans un contexte donné. Il résiderait dans cette capacité du Moi d’accueillir et d’être en contact avec ce qui demeure en chacun d’infantile sans en être submergé et menacé.
Raymond Cahn, Nicole Taieb-Flicstein : l’issue des traitements psychanalytiques à l’adolescence
Sont examinées, à partir de l’expérience personnelle des auteurs, les différentes issues des traitements psychanalytiques à l’adolescence, depuis la rupture jusqu’à la décision et l’élaboration de leur terminaison, avec la spécificité de leurs critères et de leurs modalités à cet âge.
Plutôt que d’authentiques fins de traitement, ce qui est à élaborer c’est la possibilité de donner à l’expérience du traitement la valeur d’un vécu suffisamment bon dans une différence acceptable par l’un et l’autre des deux partenaires. Ainsi se voit maintenue, si incertaine soit-elle, la possibilité d’un retour, en un temps et un lieu que le jeune aura faits siens.
Catherine Chabert : Pourquoi le psychodrame à l’adolescence ?
La spécificité du psychodrame par rapport à d’autres formes de traitement est ici interrogée et principalement à l’adresse d’adolescents en difficultés. L’auteur montre comment l’originalité de la méthode en ce qui concerne le cadre, la technique d’intervention et d’interprétation et leurs effets sur les déplacements transférentiels chez les adolescents pour lesquels le dispositif classique n’est pas favorable, offre une ouverture thérapeutique non négligeable. Le psychodrame se révèle, de surcroît, un outil clinique et métapsychologique précieux.
Harold Berh : psychothérapie psychanalytique de groupe à l’adolescence
L’auteur détaille la mise en place du cadre de la psychothérapie psychanalytique de groupe tant au niveau de la préparation et de la sélection des membres, de sa composition, de la première séance. De nombreux exemples viennent illustrer la dynamique interne du groupe et l’impact des influences extérieures.
Anna Maria Nicolò Corigliano : Thérapie familiale psychanalytique à l’adolescence
Après avoir décrit l’évolution particulière que vivent conjointement famille et adolescent, l’auteur présente le choix du cadre de la thérapie familiale. L’approche originale d’une « thérapie intégrée » est proposée pour des adolescents présentant un tableau clinique grave qui associe étroitement un traitement individuel et un traitement de la famille ou de couple.
Enrico De Vito : psychothérapie psychanalytique individuel à l’adolescence
Sur la base de l’unicité du processus psychanalytique, l’auteur présente les modalités de travail différentes qui peuvent être utilisées en psychothérapie avec les adolescents. Il envisage les implications pour l’action thérapeutique des nouvelles connaissances sur le développement de l’infans et sur l’attachement ainsi que dans le domaine des neuro-sciences.
Par ailleurs, l’auteur insiste sur la phase d’évaluation et les indications les mieux adaptées ainsi que sur les objectifs principalement centrés sur la remise en jeu des processus de réorganisation du soi à travers un travail sur les représentations psychiques.
Moses Laufer, M. Eglé Läufer : Psychoanalyse à l’adolescence
Les auteurs défendent l’idée que la psychanalyse est le traitement de choix pour les adolescents gravement perturbés. Leur approche est centrée sur la cassure du développement survenue à la suite des transformations pubertaires et qui mène à un état pathologique. Ce breakdown empêche l ’intégration progressive du corps sexuellement mature dans la réalité psychique de l’adolescent et conditionne ainsi une rupture dans la relation à la réalité. Ces adolescents présentent un fonctionnement psychotique défensif sans qu’il s’agisse d’une psychose avérée. La cassure de développement serait revécue dans l’analyse sous forme de « cassure de transfert ». Traitement long et difficile, mais peut-être meilleure « seconde chance » offerte aux adolescents gravement malades.
François Ladame : les traitements psychanalytiques à l’adolescence : quelques principes
Différentes modalités du traitement psychanalytique d’adolescents existent, il est cependant nécessaire de connaître leurs avantages et limites pour orienter au mieux les jeunes patients.
L’indication se fonde sur l’évolution du fonctionnement psychique, elle poursuit un but qui devrait être atteint au moyen du traitement choisi (cure classique, psychothérapie individuelle, de groupe ou de famille, psychodrame). Ce sont ces principes généraux que l’auteur aborde dans l’article.
Jean-Jacques Rassial : positions lacaniennes sur l’adolescence, hier et aujourd’hui
Lacan n’a pas isolé l’adolescence comme concept. Ce n’est que depuis quelques années que les lacaniens ouvrent leur réflexion sur un statut métapsychologique de l’adolescence. La création de l’Institut de Psychanalyse de l’Adolescence : Le « Bachelier » témoigne de leurs exigences d’une théorisation de l’adolescence et de la nécessaire formation des analystes.