Archives par mot-clé : Adolescence

Maxime de Sauma: the space of adolescence: about the necessity of a specific training for the treatment of adolescent patients

Resting on his experience as a psychoanalyst at the Brent Adolescent Centre, the author, argues about his strong belief that the psychoanalytic treatment of adolescents demands a specific knowledge and training from the analysts that rests on the specificity of that very stage in life called adolescence.

Stéphanie Frémont : violent sex act and overflow of remorse in adolescence : the story of leila

Using the conceptualization of Bonnet and the story of a sixteen year-old girl pushed to commit rape upon the person of another girl, several ideas can be brought forward regarding the specificity of remorse in adolescence and its impact in triggering violent acts.
If remorse is inscribed very early in the history of the subject, transmitted through filiation and taken up according to the subject’s place in the generational order and his own life experiences, adolescence gives it even more weight, insofar as the subject is pressed by his pubescent body into bringing out fantasmatic family pacts which imprison him in order to accede to a genital identity. Remorse in adolescence signals, for the adolescent, the impossibility of using his sex as an excuse, and attests to his enclosure in an impasse between primary identification with the active and almighty mother and the secondary, Oedipal, identification. Running up against the newness of genitality, remorse may lead the subject to the passage to the act, that crazy moment of the remorse overflowing which paradoxically signals both the subject’s incapacity to get on the way to the accomplishment of puberty and his ultimate attempt, a vain and desperate one, to once again become the subject of his history. And if this act fails in its liberating aims, perhaps it can permit the subject, supported by the transferential bond, to begin to speak again.

Denise Medico, Joseph Josy Lévy : the first kiss

A significant gesture in social and artistic representations, the kiss is one of modernity’s icons. By means of exploratory interviews and a questionnaire given to university students in Quebec and French-speaking Switzerland, the place and meaning of the first kiss were investigated. The data obtained suggest a set of contexts (kissing game or initiation) hinging upon experimentation and the exploration of techniques. But national factors seem to come into play when it comes to determining the place of the kiss in sexual scenarios, contributing to psychosexual development.

Jean-Yves Chagnon : femininity between latency and adolescence

The rearrangement of identifications in the young girl as she moves from the end of childhood into adolescence is illustrated using elements from a study of preadolescents and their future development, a study carried out by means of interviews and projective methods. While the prepubescent and pubescent girls had the same average age, there are radical differences in the mutation of envelope femininity into orifice femininity depending on whether the girls have begun to menstruate or not ; this confirms the validity of hypotheses about the pubertaire proposed by Philippe Gutton. At the same time, psychical movements of separation from parental images take shape, providing a springboard towards subjectivation.

Brigitte Mytnik : le fantasme de magmamatrice*

Here we study the question of the bond between mother and daughter. In some of its occurrences, it uses the fertility as a support.
The words of three teenagers and their mothers concerning the occurrence of a « surprise » pregnancy and the wish to terminate it shows us a singular form of passage by the flesh which nourishes itself on an organizing originating fantasy: that of a undifferentiated collective matrix, the Magmamatrice.

Philippe Jeammet : être adulte ou comment apprendre à gérer la place de l’infantile

La rapidité des changements sociaux actuels nous obligent à nous interroger sur ce qui fonde l’entrée dans la vie adulte. Etre adulte apparaît davantage comme une modalité de fonctionnement psychique, sujette à des fluctuations, que comme un état. Ce mode de fonctionnement ne réfère pas tant à un idéal absolu qu’aux potentialités d’un sujet donné dans un contexte donné. Il résiderait dans cette capacité du Moi d’accueillir et d’être en contact avec ce qui demeure en chacun d’infantile sans en être submergé et menacé.

Jean-Jacques Rassial : de la structure au sinthôme

Le statut métapsychologique de l’adolescence comme concept psychanalytique prend sens avec la définition de l’opération adolescente, déjà développée par l’auteur dans ses travaux antérieurs.
Dès lors, la clinique témoigne de l’insuffisance, d’une part des conceptions classiques selon lesquelles l’adolescence se conçoit comme répétition des processus infantiles et dans lesquelles l’usage de la notion de symptôme pousse à la multiplication des profils de personnalité dans la classe nouvelle en psychopathologie des états limites, d’autre part de l’approche décrite dans la structure du nœud borroméen proposé par Lacan.
À l’appui de ses derniers travaux sur l’état limite conçu comme « état » et non comme structure, qui peut donc atteindre toute structure, et qui porte précisément sur la limite, l’auteur insiste sur la distinction entre conduites et symptômes à l’adolescence, propose de considérer l’adolescence comme moment de construction logique du sinthôme, et les états limites comme des états, provisoires ou figés, et particulièrement instables de ce sinthôme. Il termine ici par l’examen des qualités de ce sinthôme adolescent.

Jean Laplanche : pulsion et instinct

Les notions métapsychologiques de pulsion et d’instinct doivent être soigneusement distinguées. Elles le sont dans l’allemand de Freud, qui utilise les termes Instinkt et Trieb de façon absolument différenciée. Elles ont été toujours confondues dans la psychanalyse depuis la traduction anglaise syncrétique de Strachey par instinct. L’instinct et la pulsion s’opposent, chez l’homme : par le caractère inné et adapté d’un côté, acquis (précocément) polymorphe et anarchique de l’autre côté. La recherche de l’apaisement (instinct) s’oppose à la recherche de l’excitation (pulsion).
Chez l’homme, il existe des comportements instinctuels d’autoconservation, dont la théorie de l’attachement a montré l’étendue, la précocité (compétences) et le caractère intersubjectif. En revanche dans le domaine sexuel, l’instinct n’apparaît qu’à la prépuberté ou la puberté. C’est dans le « silence » de l’instinct sexuel, entre la naissance et la puberté, que surgit et se développe la pulsion sexuelle. Elle le fait en étayage sur l’instinct d’autoconservation par le processus de la séduction généralisée.
À la puberté, l’instinct sexuel doit composer avec la pulsion infantile, qui a déjà « occupé la place ».
C’est la pulsion sexuelle infantile refoulée dans l’inconscient qui est l’objet de la psychanalyse.

Valérie Boucherat-Hue : Mademoiselle « rit-tout-le-monde » et sa solution allergique

Le fonctionnement allergique est conçu par la théorie psychanalytique comme un aménagement psychopathologique, de nature spécifiquement régressive et labile, qui s’écarte considérablement des tableaux cliniques du « fonctionnement opératoire » décrit dans le champ psychosomatique.
Le cas clinique d’une post-adolescente asthmatique permettra de montrer, à partir d’une méthodologie qui couple entretiens cliniques et épreuves projectives, de quelle(s) manière(s) subtile(s) les « défenses allergiques », lorsqu’elles font partie des ressources de l’organisation psychique, peuvent servir à court-circuiter tout autant la confrontation à l’épreuve pubertaire que les renoncements psychiques du jeune adulte à la fin de l’adolescence.
À partir de la réactivation des problématiques génitale et pré-génitales, et de leur articulation mouvante à l’adolescence, sera discutée l’interface entre les déconvenues de l’aménagement névrotique et le recours à la solution allergique dans sa bivalence, à la fois mentale et somatique.
Chemin faisant, l’entrée dans la maladie allergique à l’adolescence pourrait être conçue, dans certaines constellations cliniques, comme une potentialité défensive relativement économique sur le plan psychosomatique, et abriter des asthmes paroxystiques, de pronostic plutôt favorable.
La clinique de l’éclosion allergique à l’adolescence permet d’interroger, et de mettre à l’épreuve de manière féconde, les liens intrinsèques que la théorie psychosomatique, souvent centrée sur l’enfant ou sur l’adulte, entretient avec la psychopathologie psychanalytique.