In the context of the court-ordered placement of a child/adolescent, creating some distance can bring about some psychic alterations not only in him, but in his family, and it may modify to his symbolic place with the family structure. This specific psychic work, based on physical distancing, has been modified in the digital era through the interference of different degrees of presence introduced by possibilities for remote communication.
Dans le cadre du placement judiciaire d’un enfant/adolescent, l’élaboration d’une mise à distance peut permettre d’éventuels remaniements psychiques chez lui mais aussi au sein de sa famille et amener des modifications concernant sa place symbolique dans la structure familiale. Ce travail psychique spécifique, prenant appui sur une mise à distance physique, se trouve modifié à l’ère du numérique par l’interférence des gradients de présence qu’amènent les possibilités de communication à distance.
This article presents the beginnings of the treatment of an adolescent who has experienced early trauma. The disconuity reestablished from the very start of treatment by repeated absences will bring the analyst face to face with the primary object relations. Constant disruption of, or even attacks on, the setting will have to be constructed around the patient’s psychic possibilities.
Cet article présente les débuts du traitement chez un adolescent ayant subi des traumas précoces. La discontinuité rétablie dès le commencement du traitement par des absences répétées, va confronter l’analyste aux aléas des premières relations d’objet. Le cadre sans cesse ébranlé, voire attaqué, va devoir se construire autour des possibilités psychiques du patient.
This article deals with the importance of sensoriality in the construction of the subject in adolescence as a reprise of a sensoriality of early childhood, and its overlap with the pubertary metamorphosis of the experience of orgasm. It also explores the impact that this event has on the subject’s relation with the external world and its internal objects in terms of creation, between absence and presence of the object.
De l’importance de la sensorialité dans la construction du sujet à l’adolescence en tant que reprise d’une sensorialité de la prime enfance, et de son télescopage avec la métamorphose pubertaire de l’expérience orgastique. De l’impact que cet événement produit dans le rapport du sujet au monde extérieur et à ses objets internes en terme de création… entre absence et présence de l’objet.
Whiteness is a form of resignation from the self, a wish to erase oneself from an existence which has become nothing more than a sort of heavy weight. Indifference to oneself leads to self-exposure to a danger that is no longer perceived as such, since the youngster no longer inhabits himself completely. It is an unconscious form of will, not so much to die as to not be here anymore. It attests to the impossibility of being an individual and of investing oneself as the subject of one’s own existence. Whitening techniques are so many attempts to get rid of oneself in order not to have to put up with the pressures of an unbearable identity.
The avatar may be reduced to a sort of logo or enhanced with a large number of personal details. For its owner, it functions in virtual spaces as a second skin, and for its interlocutors as a set of partial objects. Neither totally real, nor totally imaginary, the avatar introduces him into a new space in which the interlocutor is both present and absent, in a way that can engage either the element of consolation or that of frustration.
La blancheur est une forme de démission de soi, une volonté de s’effacer d’une existence qui n’est plus là que par une sorte de pesanteur. L’indifférence à soi suscite l’exposition à un danger qui n’est plus perçu comme tel car le jeune ne s’habite plus tout à fait. Forme inconsciente d’une volonté, moins de mourir que de ne plus être là. Elle témoigne de l’impossibilité d’être un individu et de s’investir comme sujet de son existence. Les techniques de blancheur sont des tentatives de se débarrasser de soi pour ne plus supporter les pressions d’une identité intolérable.
L’avatar peut être réduit à une sorte de logo ou enrichi d’un grand nombre de détails personnels. Il fonctionne dans les espaces virtuels pour son possesseur comme une seconde peau, et pour ses interlocuteurs comme un assemblage d’objets partiels. Ni totalement réel, ni totalement imaginaire, l’avatar introduit à un nouvel espace dans lequel l’interlocuteur est à la fois présent et absent d’une façon qui peut engager soit sur le versant de la consolation, soit sur celui de la frustration.
Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 591-600.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7