En explorant certaines qualités primaires d’un lien sécure, nous repérons a contrarioce qui vient entraver la capacité à traverser le processus adolescent ; nous articulons ce propos à la situation clinique de Joshua, un adolescent souffrant de psychopathie. Les passages à l’acte itératifs de cet adolescent suggèrent l’hypothèse d’un délire contenu par les violences rejouant une scène primitive traumatique.
À partir de l’analyse d’un cas d’adolescent matricide, l’auteur envisage ce passage à l’acte criminel comme une impasse du processus pubertaire. La mise en perspective de l’histoire et du droit relatif à la justice des Mineurs permet de saisir l’évolution des conceptualisations psychopathologiques jusqu’à celle de la psychose pubertaire. En entremêlant l’histoire du droit, de la justice et de la psychiatrie, l’auteur propose une lecture du fait psychique étendu au contexte dans lequel il s’insère.
À partir du récit clinique d’une longue hospitalisation en unité psychiatrique, l’auteur s’intéresse à la double valence de la répétition transférentielle, sous le prisme de la régression. Sont analysés les effets tout à la fois mortifères et liants de la régression, notamment ici dans le passage par les actingssado-masochistescomme voie de sortie à une identification mélancolique.
À travers le récit clinique de la prise en charge d’une adolescente hospitalisée pour anorexie dans le cadre d’un psychodrame, l’auteur évoque divers aspects de convocation de la violence contre celle que véhicule le symptôme anorexique. Violence de la plongée d’un dispositif qui contraint la patiente à un commerce renouvelé avec l’objet, et violence salutaire de l’enfant dans l’adolescent qui soutient le retournement de la haine de l’auto à l’hétéro-agressivité.
Il n’y a pas d’évidence à soigner sous contrat les formes sévères d’anorexie, si ce n’est qu’il paraît nécessaire à la rencontre de trouver un dispositif pour encadrer la haine. La haine de soi et la haine de l’autre ont comme caractéristique de s’éprouver plus que de s’exprimer en empruntant la voie corporelle, pour laquelle le cadre contractuel constitue une réponse encore pertinente pour permettre de dépasser l’épreuve.
L’article décrit comment les tentatives de solutions trouvées dans le soin psychiatrique de l’adolescent hospitalisé en unité de crise, aident à appréhender la graduation et la complexité des facteurs participant à la violence qui scelle souvent cette clinique. L’adolescent interroge, ici comme ailleurs, les différents niveaux de contenants comme trois poupées russes : la contenance globale, la contenance locale et la contenance individuelle.
La notion de violence en psychopathologie renvoie avant tout à la quantité de l’excitation en jeu. Envisager la violence à l’adolescence revient donc à considérer ce qui bouleverse l’économie de l’adolescent au point de déborder ses ressources psychiques. C’est à cette période de la vie la conjonction de sources d’excitations internes et de stimulations excessives, alors que l’investissement des relations aux parents n’a plus le même rôle économique, qui fait le « traumatisme de l’adolescence ».
Adolescence, 2019, 37, 2, 225-232.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7