La parution en 2018 de La violence à l’œuvrede S. Ferrières-Pestureau, tombe à pic pour souligner la façon dont l’art s’est saisi à différentes époques de ce qui excède les diverses déclinaisons du corps humain qui en traduisent la violence. L’auteure s’attache ici à rapprocher les évènements majeurs de l’histoire occidentale des transformations picturales qui en furent soit les interprétations, soit les provocations, en attestant des nouvelles perceptions de la violence qui surgissent des corps.
Comment Freud est-il devenu Freud ? Étudiant Freud étudiant, l’article examine un portrait inédit du fondateur de la psychanalyse, exhumé par une enquête biographique minutieuse recherchant constamment l’adolescent sous le psychanalyste. La discussion des principaux résultats d’un tel « pari biographique », traquant, dans Freud, l’adolescent qui l’a précédé, invite à poser de front la question : l’adolescence deFreud suffit-elle véritablement à expliquer l’adolescence pourFreud ?
Le concept d’adolescent difficile permet de sortir du piège nosographique consistant à rejeter les causes de la violence sur son seul auteur. La dimension du lien offre une analyse complexe et critique des déterminants environnementaux, notamment institutionnels, de la violence. En évacuant la relation, des gouvernances institutionnelles contribuent à réifier le sujet, vulnérabilisant les publics comme les professionnels. Sécrétrices de violence, les institutions la récolteraient ainsi en retour.
Il arrive qu’un adolescent transfère sa propre désorganisation interne sur les personnes qui l’entourent. Entre elles, des incompréhensions et des tensions émergeront. La problématique que l’adolescent leur demande inconsciemment d’héberger peut induire une grande violence interpersonnelle, au risque de dévaster les liens institutionnels. Différents exemples éclairent les mécanismes intersubjectifs à l’œuvre.
Cet article s’intéresse à l’agir violent de l’adolescent hospitalisé en milieu psychiatrique. À partir d’un cas clinique, il se donne pour objectif de discuter d’une part en quoi à travers l’agir violent et le défaut de symbolisation, l’adolescent vient figurer une impasse pubertaire et soulève l’hypothèse d’une psychose pubertaire ; et d’autre part comment le clinicien peut ouvrir une perspective thérapeutique face aux ruptures du processus symbolique poussant l’adolescent vers l’agir violent.
À partir d’une situation clinique rencontrée dans une unité de soin de psychiatrie pour adolescents, nous développerons ce que nous nommons « clinique limite » de l’adolescence en mettant en évidence comment cette clinique vient éprouver l’institution. Nous tenterons de montrer comment celle-ci peut développer des potentialités symboligènes humanisant la violence, en développant ses capacités d’écoute et d’échanges langagiers et en « hystérisant » les mouvements mélancoliques à l’œuvre dans cette clinique.
La visibilité des enfants et adolescent.e.s transgenres s’est fortement accrue ces dernières années. Elle pose la question de l’articulation entre transidentité et processus adolescent. Nous proposons dans cet article une réflexion sur cette intrication. Nous mettons également en perspective la « souffrance psychique » de l’adolescent.e avec les potentielles violences extérieures du socius,de l’approche psycho-médicale et de nos présupposés théoriques.
Le passage adolescent peut engendrer une crise familiale violente, en écho aux processus groupaux de transmission générationnelle et aux expériences adolescentes des sujets en présence. La thérapie familiale psychanalytique, au sein d’un dispositif psychiatrique offrant plusieurs lieux et temps de soins, permet la reprise des processus de symbolisation, en appui sur des objets médiateurs : ceux proposés par les thérapeutes mais aussi ceux inventés par la famille.
Après plus de soixante-dix ans de paix en Europe occidentale, on peut s’interroger sur le destin de la destructivité sous ces conditions inédites. On assiste peut-être à ce que l’on peut assimiler à des « guerres civiles » : suicides, ruptures familiales, judiciarisation de la vie civile. Deux vignettes cliniques, l’une illustrant les guerres intrafamiliales, l’autre les guerres institutionnelles sont complétées par quelques comparaisons entre ces deux formes et quelques considérations sur la différence entre passages à l’acte individuels et collectifs.
L’objectif de cet article est de conceptualiser le phénomène de la violence par une méthode mixte : la révision historique et littéraire s’accompagne d’une méthodologie clinique. L’hypothèse démontrée est que la violence réside à l’interstice entre sujet et social, et émerge des failles du système symbolique, comme dans le cas de l’adolescence, du crime et de la « folie ». Le travail sur la violence, en tant que réponseà ce qui demeure hors symbolique, vise alors le sen, pour que la violence de l’un ne devienne pas celle de tous.
Adolescence, 2019, 37, 2, 325-341.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7