Les auteurs souhaitent montrer en quoi le psychodrame de groupe est une indication particulièrement adaptée aux adolescents pour lesquels l’activité de verbalisation n’est pas toujours aisée. L’analyse d’un jeu psychodramatique illustrera comment ce dispositif offre la possibilité de relancer la pulsion d’interliaison et de soutenir une pensée scénique à la base même de l’action relationnelle.
Dans le contexte sociétal, la clinique actuelle et sa violence interrogent le rôle du processus interprétatif de la cure analytique. Le rêve de pureté d’un acte intemporel qui rejoint l’abstraction esthétique du psychanalyste, devrait se confronter à la nécessité d’une figuration qui procède de cette manière de « faire avec » le nouage du symptôme. Il s’agit d’en suivre pas à pas les trajectoires, d’en repérer les traces imaginaires, réelles et symboliques et ce qui les fait tenir ensemble.
L’auteur anime un groupe de parole avec des patientes de treize à dix-huit ans, hospitalisées pour une anorexie mentale sévère. Observatoire privilégié de cette forme radicale du trouble adolescent, et des effets traumatiques de l’irruption pubertaire chez des sujets aux assises narcissiques fragiles, ce groupe montre les vertus thérapeutiques, avec ce type de patientes, d’un espace de parole groupal d’inspiration psychanalytique, encadré et soutenu par des soignants.
À partir de la clinique rencontrée en chirurgie pédiatrique, les auteures proposent d’interroger les enjeux du désir, de la construction identitaire féminine, de la filiation et la fécondité complexe du travail conjoint psychologue-chirurgien.ne. Deux cas cliniques d’adolescentes présentant une excroissance génitale (nymphomégalie pour l’une et masse clitoridienne pour l’autre) illustreront ces questions.
Cet article interroge la dysphorie de genre à partir de la notion de corps érotique. En partant de ce corps subjectif et de ses remaniements adolescents, deux cas cliniques tendent à souligner la singularité de chaque demande et leur potentielle fonction dans l’économie libidinale du sujet.
Depuis quelques années, des jeunes de plus en plus nombreux remettent en question les frontières balisées du genre, du couple, de la sexualité : bisexuels ou pansexuels, de genre neutre ou fluide, transgenres, ils refusent les étiquettes, les fixations identitaires, pour réclamer le droit à s’inventer eux-mêmes totalement, à faire exploser les frontières entre hétérosexualité ou homosexualité, entre masculin ou féminin, entre fille ou garçon.
Dodji est un patient togolais, en situation de rue depuis la fin de son enfance. Les automutilations tégumentaires et son insomnie sont la marque d’une souffrance, celle de son histoire et de sa position d’errant. Les symptômes évoqués témoignent aussi d’une articulation atypique entre le psychique et le corporel, présentée comme nécessaire pour supporter le réel, la culture et l’existence. Cette clinique peut enseigner et illustrer la spécificité du trouble adolescent.
À partir de deux brèves vignettes cliniques s’ouvrant sur l’histoire de jeunes adultes dont l’un ne présentait aucun signe inquiétant durant l’enfance alors que l’autre était suivie pour une symptomatologie psychotique, nous proposons de réfléchir après-coup aux aléas du processus de l’adolescence et au rôle que cette expérience psychique a pu, ou non, jouer dans l’évolution de leur vie. Et si cette expérience psychique de l’adolescence n’était pas accessible à tout le monde ?
La quête de sens et la créativité sont exacerbées à l’adolescence. Mais si le sens est une quête, quel chemin emprunter pour le découvrir ? La créativité est-elle une méthode pour l’atteindre ? L’accès au sens peut-il être légitimement considéré comme une visée essentielle de la thérapeutique (définie comme technique d’instauration ou de restauration du normal) ? Si oui, est-il fondé d’envisager la créativité comme une discipline essentielle à mobiliser chez les adolescents et leurs soignants ?
Cet article reprend les fondements théoriques de la compréhension des processus d’adolescence, tels que nous les avons pensés Gianluigi Monniello et moi-même. Après avoir rappelé les niveaux de la dualité du travail de subjectivation, nous travaillons ce qui constitue leur transitionnel et précisément la place que le corps sexué y occupe.
Adolescence, 2020, 38, 2, 393-404.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7